Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 105]

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SUR LES GLACIERS.

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RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS RÉCENTES

ments dissolvants tels que la température diminuent d'intensité; plus on descend, plus ils augmentent. Dans la partie moyenne du glacier de l'Aar, l'ablation annuelle est de 5 mètres à 5m,5 par an. Dans le mois d'août seul, il y a environ 1 mètre d'ablation, parce que le glacier est complétement dégarni de neige sur ce point; en hiver, quand il en est couvert, l'ablation est nulle. Dans les hautes régions, l'ablation est beaucoup plus

faible ; à 5. 000 mètres environ, la quantité de neige tombée, tassée, passée à l'état de névé ou de glace de névé, est plus forte, année moyenne, que la quantité qui est enlevée par l'ablation. Indépendamment d'une température plus basse qui règne à cette hauteur , à conditions égales, le soleil fond plus de glace que de neige dans un temps donné; les expériences de M. Ch. Martins sur le glacier du Faulhorn , à 2.605 mètres, lui ont donné à cet égard Les chiffres suivants Fusion moyenne de la neige.. 30mm par jour, au mois d'août. Fusion de la glace du glacier. . 3kr" par jour, au mois d'août.

Il en résulte que si les sommets des Alpes étaient couverts de glace au lieu de neige, l'ablation moyenne

serait de 26 p. loo plus forte. Les corps étrangers qui se trouvent à la surface d'un glacier, les moraines entre autres, formées de blocs de

roche, de gravier, de sable, empêchent l'ablation de s'exercer avec tuute son énergie, ils donnent lieu à de grandes inégalités de la surface. Les eaux provenant des pluies et de la condensation de la vapeur atmosphérique, en pénétrant dans l'intérieur du glacier, contribuent pour leur part, mais dans une proportion beaucoup plus faible que la fonte, à l'entretien du magasin d'eau intérieur. M. Agassiz com-

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pare un glacier à une immense éponge qui se sature et s'égoutte alternativement, suivant la quantité d'eau qui lui est dévolue, quantité qui dépend du plus ou moins d'activité des causes que nous venons d'énumérer. Cette mille eau circule dans l'intérieur par l'intermédiaire des former canaux des fissures capillaires, elle arrive enfin à inférieure. En été, un torrent qui s'échappe de la partie complètement, il retient l'eau le glacier ne s'égoutte pas ainsi le débit comme un rédans ses pores, il en règle servoir.

En hiver, il en est autrement, il n'y a plus de fonte, plus de pluie , plus de condensation ; les torrents tarissent, et l'extrémité inférieure des glaciers est complè-

tement à sec. M. Desor a cependant observé quelquefois des filets d'eau ou des ruisseaux limpides qui s'échap-

pent en hiver de dessous les glaciers, mais il attribue leur existence au produit des sources. l'Aura sa Au mois d'août 1844 l'écoulement a été en rapport Débitde sortie du avec les variations atmosphériques ; on a remarqué toute-

fois qu'elles ne se font sentir qu'au bout de quelques jours sur le volume de l'eau. Ainsi, par le beau temps lorsque l'ablation est trèsactive, le glacier a fourni à l'Aar un maximum de

de juillet 1845. Expériences

de M. Dollfus.

2.000.000 de mètres cubes d'eau par vin g t-luatre heures.

Par un temps de pluie, de brouillards ou de neige, le débit est successivement tombé à 1.50 o.000 , puis à 68o .000 , pour arriver à un minimum de 528. 000 mètres cubes par vingt-quatre heures.

Les expériences répétées en 1845 ont produit le même résultat; le maximum du débit a été, par le beau temps, de 2. 1 00. 000 mètres cubes par jour, et le minimum, par le mauvais temps, de 780.000 mètres cubes. Tous les torrents qui s'échappent des glaciers se distinguent facilement par la couleur de leurs eaux qui est

De la couleur dedsesgecije'rs.