Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 104]

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RÉSUMÉ DES ORSERVATIONS RÉCENTES

SUR LES (MAMERS.

ger, ordinairement de petits amas. do sable répandus sur la surface de la glace, surtout le sable noir provenant de la décomposition des schistes. Les rayons du

nativement dans l'espace de quelques années. Le glacier d'Aletsch qui borde sa rive occidentale le barre par une falaise verticale de glace d'environ i o mètres de hauteur. De temps en temps, de grands blocs s'en

soleil échauffant ces corps comme un morceau de drap noir sur de la neige, ils s'enfoncent peu à peu et donnent lieu à un trou de forme semi-ellipsoïdale , dont le petit axe est dirigé dans le sens du méridien et le grand axe dans la direction est-ouest : de là leur nom de trous méridiens. -

Les cônes graveleux sont le résultat d'un effet contraire : lorsque ces amas de sable, de préférence le sable granitique blanc, ont été déposés par les ruisseaux

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détachent ; ils viennent flotter à la surface du lac et

présentent la forme caractéristique, analogue à un champignon , des glaces flottantes de la baie de Bell-

Sound au Spitzberg. Quand la pression de l'eau l'emporte sur la résistance des parois de glace , le lac se vide tout à coup , il se fraie un passage sous le glacier, il en résulte une inondation désastreuse dans la vallée du Rhône qui se fait sentir particulièrement dans les

sur quelque point de la surface, au lieu de s'enfoncer dans la glace, comme nous venons de le voir pour les trous méridiens, par l'effet de la chaleur solaire, ils la. renvoient, au contraire, et garantissent la glace sousjacente de toute fusion ; ils donnent lieu ainsi peu à

environs de Viége. Trois millions de mètres cubes ajoutés subitement aux eaux du Rhône tendent alors

peu à un cône qui atteint parfois i mètre et plus de

blocs de glace gisant sur le sol n'étaient pas encore complètement fondus.

hauteur.

On remarque encore à la surface des glaciers des ravines, des falaises et des -lacs. Ces derniers sont situés d'ordinaire sur les flancs, entre la roche encaissante et le glacier dans les anses latérales. Les eaux des ruisseaux accumulées sur ces points ne trouvant pas d7issue, barrées qu'elles sont par le glacier, donnent naissance à un lac. Exemple : il en existe un dans ces conditions sur la rive gauche du glacier d'Aletsch , le: lac Merjelen , à ,2.55o mètres d'altitude. Ce lac a 1.5oo mètres de longueur, 55o mètres de largeur; sa profondeur moyenne est d'environ 7 à 8 mètres; le tout formant ainsi un volume de 5.7oo.000 mètres cubes. d'eau. Il présente dans son régime un phénomène remarquable, il est intermittent, il se vide et se remplit alter-

son voisinage dangereux. Quand j'explorais ce lac, le

28 août 1848, il était couvert de glaces flottantes ; l'année suivante, le 18 août, il venait de se vider; les Ce phénomène, de la naissance d'un lac par le barrage d'un glacier, est du reste assez fréquent dans les Hautes-Alpes.

.

Cette eau provient de trois origines différentes 1° De la fonte superficielle ou ablation; 2° Des pluies ; 5° De la condensation des vapeurs atmosphériques. La fonte su perlicielle , qui a été désignée sous le nom d'ablation' par M. Agassiz, est le résultat combiné des causes atmosphériques; elle varie ou cesse tout à fait,

suivant ies saisons, la température extérieure et l'état du ciel. Toutes choses égales d'ailleurs, l'ablation ou la quantité de glace fondue dans un temps donné sur un

point quelconque du glacier est en raison inverse de l'altitude. On conçoit que plus on s'élève, phis les eié-

De l'en

des glacier..