Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 85]

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DÉCOUVERTE DES GISEMENTS DE PHOSPHATE

quence, donner au congrès scientifique de France, réuni à Arras le 26 août 1855, des détails précis sur ce gisement dont il fut de nouveau question dans la session extraordinaire de la Société géologique de France, qui eut lieu à Valenciennes au commencement de septembre (1). Toutefois, je dois répéter ici une observation que j'ai déjà présentée à la Société dans la séance du A septembre 1855, relativement à l'expression de tun qui ne s'applique pas exclusivement aux nodules phosphatés. Les carriers et les foreurs des environs de Lille appellent généralement (un les couches dures qu'ils traversent au-dessous de la craie blanche, et qui comprennent non-seulement les nodules en question, mais encore d'autres couches crayeuses dont la dureté peut être due à de la silice. En effet, c'est immédiatement au-dessous de la craie cbloritée connue à Valenciennes sous le nom de gris, vert et bonne pierre, et dans laquelle sont compris les nodules, que se trouvent placés les silex (cornus, rabots) de l'étage nervien. Il ne faudrait donc pas admettre que les roches qui existent dans cette situation , et qui ressemblent par leur. dureté aux nodules phosphatés d'Annappes , ne sont elles-mêmes que des phosphates. de me suis. assuré, d'ailleurs, que

certains échantillons de (un blanc ne renferment pas trace d'acide phosphorique. En les attaquant par l'acide nitrique pur, j'ai obtenu un résidu assez abondant de silice floconneuse, et la liqueur .filtrée où le nitrate d'argent faisait naître un léger trouble annonçant des (I) Bulletin dela société gé,ologigue de France, t. X, p. 6o5. Indépendamment du gîte d'Annapes, il fut également question dans le Congrès scientifique de celui de Wissant , déjà connu, ainsi que des nodules du Cault de Lottinghen dans le bas Boulonnais, analysés par le docteur Turner, professeur de chimie à l'université de Londres.

DE CHAUX TERREUX EN FRANCE.

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traces d'acide muriatique , ne donnait aucunement les réactions de l'acide phosphorique. Le chlorure de barium donnait aussi un précipité sensible accusant la présence d'une petite quantité d'acide sulfurique. D'un autre côté, certaines craies évidemment siliceuses et assez dures pour ne pas être entamées par une pointe d'acier, telles que celle d'.Anzin , par exemple, dont il est question à la page 95 du texte explicatif de la carte géologique de la Flandre, renferment à la fois de l'acide muriatique et de l'acide phosphorique. D'oà résulte que ce dernier acide peut exister ou ne pas exister dans

le tan, ce qui revient à dire que l'expression de tun n'implique pas nécessairement la présence du phosphore. Les nodules phosphatés des environs de Lille offraient

un véritable intérêt en ce sens qu'on n'avait jamais constaté, au moins sur le territoire français, l'existence de phosphates à un niveau aussi élevé dans le terrain crétacé. Car ceux du Havre analysés par M. Berthier se trouvaient à la base des marnes glauconifères dans le tourtia nervien ; tandis que ceux de Lille se rencon-

traient, comme nous l'avons déjà dit ci-dessus, à la base de la craie sénonienne ou, si l'on veut, à la partie

supérieure du système marneux supportant la craie blanche. Il y avait donc entre ces deux gisements toute l'épaisseur du terrain marneux comprenant le tourtia , les dièves et les craies marneuses à silex, qui atteignent ensemble une puissance de ioo mètres et plus dans le bassin de Paris (1). (i) Ces couches ont une puissance de 2.5 mètres à Grenelle et de in mètres à Passy; le forage de l'Escarpelle. près Douai, les a traversées sur une épaisseur de loim,47. (Géo(ogie de la Flandre française, p. .9) , et un autre forage pratiqué à Rethel sur dl. mètres.