Annales des Mines (1856, série 5, volume 10) [Image 291]

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MINETTE.

MINETTE.

Silice. Alumine

40,77

Oxyde de fer Oxyde de manganèse

26,00

Magnésie. Chaux.

18,20 .

7,75 0,99

Potasse, soude, fluor (diff.). Perte au feu.

10,47 2,92

7,9.1

Somme

44,48 20,15 .

100,00 .

14,22

5,20 .

. 100,00

Constatons d'abord que le mica du granite de Plombières présente à peu près la même composition que le mica de la Minette. Il m'a paru seulement qu'il était un peu plus riche en fer. D'un autre côté, ses sels alcalins

corrodent légèrement le platine, et il serait possible qu'il contînt aussi des traces de lithine. Si nous passons au mica du granite de la Chapelle, il diffère notablement du mica de la Minette. Mais re-

marquons qu'il renferme plus de 5 p. 100 d'eau, et qu'il est décomposé. C'est à cette circonstance qu'il faut sans doute attribuer sa grande teneur en alumine et en silice, et sa pauvreté en magnésie. Ces résultats seraient du reste d'accord avec ceux obtenus par Ebeimen dans ses recherches sur la décomposition des minéraux et des roches. En résumé, si on fait la part de la décomposition

subie par des micas pris dans des granites plus ou moins changés en arène, il n'y a pas d'autres différences entre le mica ferro-magnésien de la Minette et des granites encaissants, que celles que peut présenter le mica d'une même roche. La Minette présente une composition minéralogique qui indique une parenté très-proche avec le granite. Car elle est à base d'orthose. Elle contient quelquefois du quartz. De plus, son mica est ferro-magnésien ; or,

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comme on vient de le voir, ce retrouve dans tout granite et même dans toute roche granitique.

D'un autre côté, l'association de la Minette et du granite est aussi très-fréquente ; elle démontre que ces deux roches doivent nécessairement être rapprochées ; par conséquent, il convient de classer la Minette avec

les roches granitiques, et ce n'est pas aller trop loin, que de la regarder avec M. E. de Beaumont comme une sorte de monstruosité du granite (1). Les détails dans lesquels je suis entré sur la Minette pourraient paraître exagérés, si c'était une roche spéciale aux Vosges, mais dans ces derniers temps, on l'a retrouvée dans plusieurs autres contrées.

Minette de

quelques autres contrées.

Ainsi aux environs de Lyon, la Minette est fréquente Envii,pnsdeLyon.

et très-bien caractérisée. M. Fournet qui l'a étudiée avec beaucoup de soin, a reconnu qu'elle traverse indifféremment les granites anciens, les syénites, les porphyres quartzifères, ainsi que les roches métamorphisées du terrain de transition. La Minette se rencontre dans les mines de cuivre de Chessy, oit elle coupe le terrain de transition métamorphique et les lentilles de pyrites de cuivre qu'il renferme.

Toutefois elle a une origine bien distincte de celle du minerai de cuivre, et elle en est même indépendante ; car tandis que les lentilles de pyrite sont généralement. orientées N. 450 E., les filons de Minette courent N. go à 155° E. dans une direction presque perpendiculaire. De

plus, leur pendage est aussi en sens contraire. La Minette de Ch essy s'arrête d'ailleurs dans le terrain de transition, et elle ne pénètre pas dans le grès bigarré (2). Élie de Beaumont. Émanations volcaniques et 'métallifères. (Bulletin de ici Société géologique, 1847.) Drian. Minéralogie et Pétralogie des environs de Lyon, p. 283. Lettres de M. Fournet.