Annales des Mines (1856, série 5, volume 10) [Image 178]

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PIERRE OLLAIRE.

PIERRE OLLURE.

acides des carbonates mélangés au talc ollaire , on com-

venna et de Kvikne contiennent plus de magnésie que le talc pur ; cette circonstance doit être attribuée à ce qu'elles renferment un carbonate qui est surtout à base

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prend d'ailleurs qu'ils ne sont pour ainsi dire pas attaqués par le vinaigre et par les acides faibles. Si l'on admet que le carbonate mélangé au talc ollaire

renferme 44,21 d'acide carbonique, comme le mésitinspath , on trouve que le talc ollaire de Chiavenna contient 51,74 de carbonate et celui de Kvikne 22,62 par conséquent le talc °Haire peut renfermer plus de 5o p. ioo de carbonates. Le fer oxydulé ayant été enlevé aussi bien que possible avec le barreau aimanté, la teneur en silice du reste qu'on obtient, après avoir retranché les carbonates, est

à peu près celle des silicates qui composent la roche. Il est facile de constater qu'elle s'élève à 55,57 pour la pierre ollaire de C h iavenn a et à 49 pour celle de Kvikne.

On voit donc que la teneur en silice du silicate est inférieure à celle du talc, mais elle s'en rapproche cependant pour la roche de Chiavenna. La différence doit d'ailleurs être attribuée à ce que la composition du carbonate n'est pas exactement connue et surtout à ce que le talc est mélangé de chlorite. Cette chlorite est en paillettes vert foncé qui sont microscopiques et qui pénètrent les lamelles de talc. Elle paraît riche en oxyde de fer et elle se rapporte au ripidolithe.

Comme le talc ne contient pas ou presque pas d'alumine, la proportion de chlorite que renferme !a roche est indiquée par la quantité d'alumine qui s'y trouve. Il est d'ailleurs facile de la calculer approximativement d'après la teneur en silice du talc, de la chlorite et d'après celle du silicate qui reste quand on a retranché le carbonate. On trouve ainsi que pour le talc ollaire de Kvikne la proportion de chlorite serait à peu près de J. On peut remarquer que les'pierres ollaires de Chia-

de magnésie.

La stéatite ollaire et le talc ollaire sont des matériaux réfractaires. Ils s'emploient non-seulement à la fabrication des ustensiles de ménage, mais aussi à divers usages dans les constructions. On s'en sert spécialement pour les fourneaux : c'est ce qui a lieu, par exemple, à Hospenthal , au pied du Saint - Gothard ; à Freiheitsberg , près de Zoptau en Moravie. En Styrie, la stéatite s'emploie même pour la construction des fours à réverbère. -

On peut réserver spécialement le nom de pierre III. Pierre °Haire. ollaire pour celle qui n'est plus formée presque entière-

ment par un minéral simple. Ainsi, par exemple il arrive fréquemment qu'une pierre °Haire contient à la fois une grande proportion de chlorite et de talc ; c'est notamment ce qui a lieu

pour la pierre ollaire de Kutnagberry (Ide). On y

distingue non-seulement des lamelles de chlorite vert foncé, mais encore du talc grisâtre à éclat argenté. L'analyse de cette pierre °Haire de Kutnagherry est donnée sous le n° V.

Les quantités d'eau et d'alumine qu'elle renferme, montrent bien que la chlorite y est abondante. Si on la considère comme formée seulement de chlo-

rite et de talc, on trouve, d'après la teneur en silice habituelle à ces deux minéraux, qu'elle doit en contenir des proportions à peu près égales. Lorsqu'une pierre ollaire est à la fois chloritique ou talqueuse comme celle de Kutnagherry, on comprend d'ailleurs que toutes ses propriétés sont nécessairement celles qui résultent d'un mélange de chlorite et de talc. TOME X , 1.856.

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