Annales des Mines (1856, série 5, volume 9) [Image 53]

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DE L'AMÉRIQUE DU SUD.

SYSTÈMES DE SOULÈVEMENT

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vinces du Chili, et passent graduellement à des couches de cailloux roulés qui se prolongent vers l'est en suivant les bords des vallées actuelles. Sous les con-

ches parallèles à Celles du grès rouge ne permettent pas de les en séparer; mais si l'on considère que ces roches passent à des psammites et à des schistes argileux en-

glomérats ponceux apparaissent dans quelques localités des grès calcarifères contenant une grande quantité de

tièrement semblables k ceux qui, sur le revers occi-

coquilles marines, et alternant avec des couches de lignite qui sont depuis quelques années l'objet d'importantes exploitations.

Ces grès, recouverts d'abord par les sables précédents, s'élèvent à mesure que l'on s'éloigne de la côte

et atteignent vers leur limite orientale une altitude qui varie entre ion et 15o mètres. On peut ainsi les suivre en remontant les vallées actuelles jusqu'à rentrée de la plaine longitudinale, où ils sont remplacés par des couches d'argile d'origine lacustre, qui leur sont parallèles et reposent indistinctement sur les porphyres, les grès ou les marnes gypseuses. On est donc conduit, d'après ce qui. précède, à subdiviser les terrains stratifiés du Chili en cinq formations, qui sont : I° celle des sables marins et du terrain de transport; 2° celle des grès marins calcarifères , des lignites et des argiles supérieures de la plaine longitudinale; 5° celle des calcaires et des marnes salifères ; 4° le grès rouge et les porphyres stratifiés ; 5° le gneiss,

les schistes ardoisiers et les quartzites. Le prolongement non interrompu des grès rouges de la Bolivie jusque sur le territoire chilien ne peut laisser aucune incertitude sur le parallélisme des formations de ces deux contrées. Les marnes gypseuses , le terrain lacustre et le terrain de transport s'y succédant dans le même ordre et avec les mêmes circonstances de stratification, se correspondent évidemment. Les seules roches dont la classification présente quelque difficulté sont les porphyres stratifiés dont les cou-

dental des Andes boliviennes, reposent en stratification discordante sur le 'schiste ardoisier ; qu'au Chili la même discordance s'observe entre ces porphyres et le terrain ardoisier, dont ils ne sont souvent séparés que par une zone très-étroite de roches syénitiques, on sera conduit à les regarder comme représentant à la fois les

psammites et les calcaires bitumineux de la Bolivie. L'étude comparative de ces mêmes formations établit également le parallélisme des conglomérats ponceux du Chili avec ceux du Pérou et de la Bolivie, et confirme le rapprochement que nous avions indiqué entre les sables marins d'Atacama et ceux de la plaine du Desayun d ro .

L'existence d'une vaste formation tertiaire occupant la majeure partie de la république Argentine, d'où ou elle paraît encore s'étendre dans les bassins de l'Amazone

et du Parana , a été déjà signalée par M. d'Orbigny, qui l'a subdivisée en trois étages auxquels il a donné les

noms de terrain Guaraniery, terrain Patagonien et limon Pampéen. Les seules roches anciennes sur lesquelles s'appuient les couches tertiaires sont des gneiss qui s'élèvent çà et là au milieu des Pampas, et forment dans les environs de Montevideo des collines qui paraissent se rattacher aux montagnes gneissiques du Brésil.

Il est toutefois probable que près de leur limite occidentale ces terrains reposent sur des roches d'origine plus récente. Les formations des marnes salifères dont nous avons suivi le développement sur tout le versant oriental des Andes , depuis la Bolivie jusque sous le 55' degré de latitude sud, s'étendent souvent beau-

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