Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 272]

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ANALYSE DE QUELQUES TERRES VÉGÉTALES.

ANALYSE DE QUELQUES TERRES VÉGÉTALES.

d'absorber plus ou moins d'eau. En effet, les terrains exclusivement sableux ne sont infertiles que parce qu'ils sont impuissants à retenir les matières solubles des engrais, ainsi que l'eau qui favorise leur assimilation, et parce que leur extrême mobilité ne permet pas aux racines de s'y fixer d'une Manière durable. Aussi dès que les sables se mélangent d'argile, quelque

culte d'absorber et de retenir l'eau augmente avec la

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minime d'ailleurs que soit la quantité de cette dernière, le sol acquiert immédiatement de la valeur.

L'argile pure est, au contraire, trop compacte et par suite imperméable à l'air et à l'eau, qui sont deux éléments indispensables à la végétation.

L'argile et le sable doivent donc se trouver réunis dans de certaines proportions pour constituer une bonne terre.

Quelques personnes admettent que les meilleures terres contiennent parties égales de sable, d'argile et de calcaire. Mais on ne peut cependant pas dire qu'il n'y ait pas de bons terrains en dehors de cette condition; car il est clair qu'une terre un peu trop sableuse, si on la considère isolément, peut être bonne si elle recouvre un sous-sol peu perméable, comme une terre dans laquelle domine l'argile peut être excellente si elle repose sur une roche perméable qui la débarrasse des eaux en excès. Une bonne terre n'est donc pas susceptible d'une définition rigoureuse et absolue d'après sa composition seule qui peut varier sans inconvénients

dans certaines limites, pourvu que les qualités physiques qui caractérisent les bons terrains ressortent de sa nature combinée à son épaisseur et aux propriétés du sous-sol.

Un autre point sur lequel il est nécessaire de fixer 'attention, c'est le degré de finesse des particules qui entrent dans la terre végétale ; car on sait que la fa-

ténuité de ces particules. Le rôle du carbonate de chaux paraît être différent de celui des deux autres éléments qui agissent principalement par leurs propriétés physiques. En effet, nonseulement la chaux est nécessaire aux végétaux ; mais le calcaire facilite l'assimilation de l'azote en fournissant du carbonate d'ammoniaque par la décomposition des sels ammoniacaux des engrais et, de plus, il donne

lieu à des sels de chaux tels que le phosphate qui résultent de cette décomposition même et qui sont si essentiels aux plantes. Les terrains purement calcaires sont d'ailleurs généralement secs et froids, parce que les eaux filtrent trop

facilement à travers leurs fissures et que leur couleur ordinairement blanche s'oppose à ce qu'ils absorbent assez de chaleur. J'ai cru devoir rappeler ces principes qui servent de

base aux conclusions qu'on peut tirer de mes analyses.

Les terres sur lesquelles j'ai expérimenté portent les 6, 9, 15, 18, 22, 25, 26, 28, 29, Si et 54. 1° Faculté hygrométrique. J'ai opéré sur ioo grammes

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de terre que j'ai mis dans un entonnoir en verre taré et bouché par un petit tampon d'amiante. Puis j'y ai versé de l'eau jusqu'à ce que la terre fût entièrement

imbibée, et je l'ai placé sur un ballon pour laisser égoutter. J'ai pesé une heure après, lorsque la filtration était terminée, en portant simplement l'entonnoir

sur le plateau d'une balance à bascule. J'ai obtenu ainsi la quantité d'eau absorbée. et en pesant ensuite chaque jour à des intervalles réguliers , j'ai pu me rendre compte de la perte que subissait chaque terre par l'effet de l'évaporation.