Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 222]

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ÉTABLISSEMENTS

température s'élève beaucoup dans les travaux. L'air ainsi échauffé tend en vertu de sa légèreté spécifique à s'élever et à être remplacé par d'autre plus froid. Le réseau compliqué de puits et de galeries facilite cette circulation, dont le sens est déterminé par des causes

accidentelles telles que le roulage, la descente des eaux, etc. Quand on fonce un ouvrage nouveau et sans

issue, on se sert de trompes mobiles, dont on fait parvenir le vent au front çle taille, à l'aide de tuyaux de bois. On se trouve à Agordo dans le cas des mines métalliques dont l'éclairage ne présente aucune difficulté. On se sert de simples lampes à main ou raves, qui peuvent s'accrocher au chantier. Les rouleurs emploient de petites lanternes en bois ouvertes sur le devant. Quelques lumières sont à demeure aux recettes et clans les voies

de roulage. L'huile et la mèche sont fournies par l'administration et distribuées aux ouvriers. La circulation se fait uniquement par les échelles. Les règlements interdisent l'usage des bennes. Une descenderie régulière par échelles verticales se trouve dans le compartiment des pompes. Elle est employée pour la visite et la réparation de ces appareils. Celles qui servent pour le renouvellement des postes, sont

placées d'une manière irrégulière dans les puits de communication. Cette partie du service est du reste assez mal tenue. Les échelles sont trop étroites et trop peuinclinées. La circulation en est rendue assez difficile. 7. Travail au chantier, roulage, extraction. Abe tage.

Dans les schlichs les ouvriers emploient de longs le-

viers pour l'abatage. Partout ailleurs le travail se fait à la poudre. On se sert de fleurets en fer de o-,6o

D'AGORDO (IIAUTE-VÉNETIE).

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om,80 de longueur avec un ciseau circulaire de om,o3. Deux hommes assis, dont l'un maintient la tige avec la main, frappent ah ernativement sur la tête avec de longues massettes. On nettoie le trou de mine avec la curette , et on y place '4o à 5o grammes de poudre sans cartouche. On dispose alors l'égoupille de sûreté ; on bourre avec du grès rouge menu ou du schiste blanc non quartzeux, à l'aide d'un bourroir en fer. Les choses étant ainsi disposées, les ouvriers mettent le feu à la mèche, poussent un cri d'avertissement, et s'éloignent. On tire ordinairement trois coups à la fois, néanmoins on s'arrange pour entendre distinctement les trois détonations, afin de prévenir les accidents. Les ouvriers reviennent ensuite au front de taille et achèvent ail pic l'abatage du minerai. Le transport intérieur comprend un roulage dans les galeries et une élévation dans les puits de communication. Celle-ci se fait dans de grands seaux à l'aide de treuils à bras manoeuvrés par deux hommes. Le roulage est opéré dans des chiens, sur des planches disposées dans les galeries. Deux hommes les conduisent, l'un tirant le brancard avec les mains derrière le dos et une lanterne sur la poitrine, l'autre poussant par derrière. On amène le chien au front de taille et les rouleurs le remplissent en se servant d'une houe et d'une pelle. Le chien est ensuite mené directement à la recette ou au pied des puits secondaires, où il est déchargé. On transporte ainsi 215 kil, à chaque voyage. Tout le minerai se concentre à la recette inférieure ou à celles de Saint-Antoine et de Saint-François. La manoeuvre y est simple. La benne s'enfonce au-dessous du sol de la galerie et on y déverse successivement la charge des chiens. Le signal du départ est ensuite donné par un coup de Sonnette. Au jour on élève la benne au-

Roulage.

Exiraellon.