Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 177]

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FORMATION LACUSTRE

DES ENVIRONS D'ALAIS.

noy. Déjà les descriptions de MM. Coquand , IVIatheron, Diday, de Roys , Marcel de Serres, de Rouville, Del-

personne ne conteste, je crois, on pourrait. bien objec-

bos , etc., ont comblé très-heureusement beaucoup de

entre Cahors, Castres, Pamiers et Tarbes, les dépôts lacustres existent seuls ; qu'ils sont considérés comme miocènes par M. Dufrénoy ; que les débris de mastodontes paraissent confirmer cette opinion ; mais les équivalents de la mollasse du Fronsadais se trouvent certainement compris dans la partie inférieure de ces énormes dépôts (i ) ; les débris de palaeotherium re-

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lacunes, et nous ne doutons pas que dans quelques

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années tous les éléments de la question ne soient parfaitement connus. Les caractères stratigraphiques et paléontologiques de la formation lacustre du Midi se poursuivent de l'est à l'ouest avec une remarquable uniformité, et semblent indiquer un mode de sédimentation par voie d'atterris sement et d'actions chimiques tout à fait analogue à celui qu'on observe dans les lacs et les lagunes modernes. A l'extrémité ouest, la mollasse du Fronsadais et le calcaire lacustre de Saint-Émilion et de Castillon-surDordogne, présentent une analogie frappante avec les dépôts d'Alais , et renferment comme eux des débris de palotherium. M. Delbos (Bull. de la Soc. géol., 2e série, tome III, p. 4o5) les place entre le calcaire à orbitélites , équivalent du calcaire grossier parisien, et les Couches marines à Ostrea longirostris, contemporaines de celles de Montmartre. Si les idées de M. Delbos finissent par prévaloir, la mollasse du Fronsadais et le calcaire de Saint-Émilion représenteront dans le sudouest le groupe lacustre moyen de Paris, et dès lors les dépôts lacustres d'Alais s'y rattacheront aussi. Ce rapprochement, dit M. d'Archiac , entre la formation d'eau douce de la Gironde et celle de Montmartre, paraît motivé par la présence des gypses et des silex subordonnés à la première, par celle des Lymna longiscala et Planorbis rotundatus , ainsi que, par les débris des Palreotherium magnum, minus et crassum. Pour ce qui concerne le parallélisme entre la mollasse du Fronsadais et celle d' Alais , parallélisme que

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ter que dans le bassin supérieur de la Garonne,

cueillis en plusieurs points (Moissac, Sansans), paraissent l'indiquer d'ores et déjà. La formation lacustre d'Alais a été étudiée avec soin dans son prolongement à travers l'Hérault "par M. de Rouville (Desc. géol. des environs de Montpellier, 1855);

elle y présente, avec les mêmes caractères généraux, des débris de Palotherium medium Cuv. et de Xiphodon gelyense P. Gerv. M. Marcel de Serres l'a suivie dans

l'Aude; il y a signalé le gypse et le lignite dans les environs de Narbonne, ainsi que des ossements de Palotherium medium Cuv.; de l'autre côté du Rhône, elle a été l'objet de monographies et de discussions que tous les géologues connaissent. Depuis plusieurs années déjà, M. Paul Gervais a reconnu dans les ossements fossiles des dépôts en question les caractères essentiels de la faune palothérienne de Montmartre. M. Pomel a émis quelques doutes à ce sujet (Bull., 20 série, tome V, p. 18). Les vues du savant professeur de Montpellier sont cependant admises en général. Mais les données paléontologiques actuellement connues suffisent-elles pour trancher la question? On peut en douter en songeant que presque jamais on n'a eu égard à la position exacte de la couche à laquelle (i) D'Archiac. Progrès, etc., tome II, page 710 et suiv.