Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 176]

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FORMATION LACUSTRE

univalves de terre et d'eau douce, bulimes, lymnées, et fréquemment imprégnés ou enduits d'asphalte. Cette substance s'est épanchée dans ces roches à la suite de certaines crevasses qui se sont produites dans le soussol et ont servi de cheminées de distillation. Ces cal-

caires sont souvent très-durs, très-compactes, et ne sont point alors bitumineux. 5° Calcaires blancs, marneux, très-fissiles, renfermant presque toujours un peu d'asphalte et quelquefois du silex. Ils alternent ordinairement avec de petits bancs de lignites. 40 Grès ou molasse calcaire avec argiles plastiques grises et bleues. Les grès sont souvent ferrugineux et bitumineux, ils se débitent en plaque mince ( pierre de Montheil), qu'on emploie pour les dallages à l'abri de l'humidité. Ces grès renferment de nombreuses em-

preintes de feuilles appartenant à la famille des laurinées.

5° Au-dessus viennent des bancs de marnes et de lignites assez réguliers pour être exploités. Ce combustible est une espèce de jayet, bridant avec une flamme

fuligineuse, une odeur pénétrante et une cendre trèsblanche. Il renferme 35 pour 100 de carbone, 59 pour 100 de substances volatiles, et 6 pour loo de cendres. Il peut servir à la cuisson de la pierre à chaux tendre et au chauffage domestique. Dans les parties marneuses et feuilletées, on remarque de nombreux planorbes dont les tests sont aplatis, brisés et blanchis ; des ossements

de mammifères y ont été rencontrés par les ouvriers, qui les mirent en pièces, ne leur attribuant aucune valeur. Les bancs de lignites sort recouverts par des calcaires marneux et blancs, où se trouvent de nombreuses cyclades à coquille striée. 6° Enfin, les assises les plus récentes de la formation

DES ENVIRONS D'ALAIS.

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couronnent quelques-unes des collines tertiaires, et sont

composées d'un calcaire blanc, crayeux et d'argiles gypsifères (Saint-Maurice). Dans le calcaire sont intercalées de larges et minces plaquettes de silex résinoïde rappelant le ménilite des environs de Paris. Les débris organisés fossiles abondent dans les dé.- Débris organisés.

pôts précédents

des insectes ont été signalés par

M. d'Hombres Firmas à Saint-Hippolyte-de-Caton. Les lymnées , les planorbes, les cyclades se rencontrent partout. M. Paul Gervais a reconnu dans des ossements

trouvés au milieu des poudingues et des calcaires lacustres inférieurs : Palceotherium minus, Anthracotherium minimum, Pterodon requieni. Des débris de rhinocéros ont été signalés dans ces dernières années. Enfin un chamcerops , Chamcerops alesiensis d'Homb. -Firm. ,

et de nombreuses empreintes de laurinées, complètent la faune et la flore tertiaires d'Alais. Malheureusement, quand on y refléchit , tous ces RZar,calgs faits ne peuvent conduire à une conclusion parfaite- de la formation ment certaine sur l'âge précis de cette formation. La

discussion élevée à ce sujet entre les géologues ne pourra définitivement aboutir que lorsque l'étude directe et approfondie des faits remplacera l'esprit de système et de généralisation prématurée. M. Dtifrénoy, en embrassant, dans ses travaux sur

les terrains tertiaires du Midi, toute l'étendue de la formation lacustre de la Réole à Marseille, a ouvert la seule voie rationnelle pour opérer les rapprochements naturels ; et si ses vues ne doivent pas être complétement adoptées dans la suite, la cause doit en être surtout attribuée aux progrès de la paléontologie, dont le savant géologue ne pouvait deVancer les conquêtes. Il serait à désirer que des études locales nombreuses et détaillées vinssent remplir le cadre tracé par M. Dufré-