Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 153]

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NOTES SUR L'EXPLOITATION DES MINES

DANS LE NORD DE L'EUROPE.

les principales mines. Elle traversera celles du Roi et des Pauvres à une profondeur d'à peu près 315 mètres au-dessous de la surface ou loo mètres au-dessous de la galerie Frédéric, qui alors deviendra inutile. Plus

mine des Pauvres, où elles mettent en mouvement deux roues superposées, opérant 1' extraction et l'épuisement : enfin elles s'écoulent le long de la galerie Frédéric, qui

au nord elle atteindra la mine du Secours de Dieu à une

profondeur de 55o mètres au-dessous de la surface, c'est-à-dire au-dessous de son point le plus profond, et elle passera au-dessous de la plupart des autres mines (1)

Aménagement

des

eaux motrices.

.

Cette grande galerie d'écoulement aura environ 3.400 mètres, depuis son orifice jusqu'à la mine du Secours de Dieu; et, si on la prolonge, suivant le projet primitif, jusqu'à la vallée de Jondal, elle aura alors une longueur de plus de 7.000 mètres. il n'est en Scandinavie aucune mine où l'on ait exécute.' des travaux d'art aussi importants qu'a Kongsberg, pour se procurer les forces motrices nécessaires à l' épui-

sement des eaux, à l'extraction et à là préparation mécanique des minerais. Sur la cime du Jonsknudden , il y a de petits lacs où se réunissent les eaux provenant de la pluie et de la fonte des neiges : elles sont recueillies avec celles qui coulent sur les flancs de cette montagne, et amenées dans des réservoirs, d'où on les fait arriver, le long de canaux, à la plate-forme de Store- Aasen, sur laquelle est l'orifice de la mine du Secours de Dieu. Une partie est employée à un bocard et une laverie, l'autre met en mouvement deux roues extérieures d'épuisement et d'extraction. Les eaux se rendent ensuite à des étangs, d'où elles descendent dans la mine du Roi, en faisant mouvoir une roue intérieure qui sert à l'extrac-. (1) La plus profonde des mines de Kongsberg est celle de Segen-Gottes, aujourd'hui abandonnée; elle a, dit-on, 56o mètres de profondeur au-dessous de la surface de la montagne ou 250 mètres au-dessous du niveau de la mer.

tion ;

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elles passent ensuite le long d'une traverse, à la

a environ 1.200 mètres de longueur. A l'extrémité de cette galerie, une portion des eaux est encore utilisée pour le bocard et la laverie où l'on prépare les matières provenant des deux mines du Roi et des Pauvres. On évalue à 6o mètres cubes la quantité d'eau qui est employée par minute; pour le service des mines et des bocards.

Le minerai d'argent de Kongsberg subit une prépa- PréParai°n mécarmin, tion mécanique analogue à celle qu'on applique aux autres minerais de la Scandinavie ; mais il y a quelques particularités qui méritent une mention spéciale. Le débourbage, cassage et triage ont lieu dans un atelier couvert : ce sont des enfants qui nettoient le minerai de la même manière qu'a Tunaberg, c'est:à-dire en le frottant avec leurs mains dans une cuve remplie d'eau. Ensuite il est cassé ; et, par un triage attentif, on le divise en trois classes : le minerai très-riche, qui contient plusieurs centièmes d'argent ; 20 le minerai moyennement riche, qui en renferme de 1/2 à p. oo ; 3° le minerai à bocard, dont la teneur varie de 2 dix-millièmes à 3 millièmes. La gangue des minerais des deux premières classes consiste, pour la majeure partie, en spath calcaire, qui

est souvent mélangé d'un peu de spath-fluor ou de quartz, avec des fragments de la roche encaissante, cristallino-schisteuse. On y remarque, avec l'argent natif, un peu d'argent sulfuré et des mouches de blende,

de galène ou de pyrite. Les minerais des deux premières classes sont traités de la même manière ; on les dépose dans l'auge d'un bocard qui leur est spéciale-