Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 152]

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Percement des galeries.

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NOTES SUR L'EXPLOITATION DES MINES

DANS LE NORD DE L'EUROPE.

n'en formaient qu'une. D'ailleurs, les travaux sont né£essairement resserrés dans la largeur de l'assise pyrilifère qui forme la principale fahlbande, car c'est seulement dans la traversée de cette assise qu'ils offrent une richesse suffisante pour donner lieu à une exploitation productive. C'est pour cette raison que le développement des travaux dans le sens longitudinal se borne à une centaine de mètres, et ils se rapprochent ainsi de ceux que l'on exécute dans les autres mines du nord. de l'Europe. D'ailleurs, la roche. est assez solide, en général, pour dispenser du boisage. L'exploitation se' fait ordinairement en descendant, par gradins droits ; on ne pratique pas plus ici que dans les autres mines de la Scandinavie la méthode par gradins renversés, qui est cependant moins dispendieuse. Les galeries que l'on creuse ont une largeur d'environ 2 mètres, qui est beaucoup supérieure à celle des filons; de sorte que l'on peut considérer ces galeries comme étant creusées, pour la majeure partie, dans la roche encaissante qui est quartzo-micacée ou amphibolique,

de 20 à 22. francs par mètre cube. Quand on emploie la poudre (1), la dépense en main-d'oeuvre est de 25 fr.

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et présente une grande dureté. Le percement a lieu tantôt avec le feu, tantôt avec la poudre : l'emploi du

par mètre cube, et les frais pour consommation de poudre et entretien d'outils s'élèvent à 8 francs, ce qui donne 55 francs par mètre cube, ou environ une fois

et demie plus cher que par le feu. D'ailleurs, la roche qui encaisse les veines argentifères est remarquable par son extrême ténacité ; et, nulle part, en Scandinavie, les frais ne sont aussi élevés. Tout ce qui provient de l'abatage est amené au jour, on ne fait aucun triage à l'intérieur des mines ; l'extraction se fait par des puits inclinés suivant la pente des filons, qui ne s'écartent pas beaucoup de la verticale. A la mine du Secours de Dieu, les tonnes glissent le long de planches ou coulants fixés au mur du gîte ; mais, à la mine du Roi, pour diminuer le frottement, M. B6bert a établi des bandes de fer sur lesquelles roulent des tonnes de forme carrée, munies de roues de wagons ; il a ainsi réduit de plus de moitié la dépense de force motrice qui est fournie par une roue à augets. Pour rassécIement des mines de Kongsberg, on a percé des galeries d'écoulement à des niveaux diffé-

feu entraîne par mètre cube de roche une consommation de 6 stères de bois, coûtant 7f,2o à raison de i,20 par stère aux mines du Roi et des Pauvres ; mais l'orifice de la mine du Secours de Dieu se trouvant à une

rents (voir le plan de ces mines annexé à mon précédent Mémoire, 4° série, tome XV, Pl. VI, fig 52). La galerie

élévation beaucoup plus grande, sur le plateau de StoreAasen, le stère de bois y revient à if,80. La dépense de

galerie n'est pas encore assez avancée pour pouvoir

supérieure, dite galerie Frédéric, sert à l'écoulement des eaux des mines du Roi et des Pauvres. La deuxième

servir ; c'est la galerie Christian VII, qui doit recouper

main-d'oeuvre est de 15,5o ; et, tous frais compris, l'abatage d'un mètre cube revient à 22 francs. Dans le percement de la galerie d'écoulement dite Christian VII, galerie qui a 7 mètres carrés de section (2 toises norwégiennes de hauteur sur i de largeur), l'abatage , qui a lieu à l'aide du feu, coûte, en général,

(i) Dans le cas spécial des mines de Kongsberg , qui sont exploitées pour le compte de l'État, l'économie que procure l'emploi du feu est en réalité un peu moindre qu'elle ne le parait; car la dépense est évaluée en portant le prix de la poudre à 1',70 le kilogramme; or, pour l'État qui la fabrique, elle ne revient pas à la moitié de ce prix.

Extraction.

Galeries' d'écoulement.