Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 107]

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192 Régions naturelles.

MINES DE CUIVRE

d'exploiter ce minerai qui sera traité en Europe. On peut distinguer deux régions dans le pays des petits Namaquas ( fig. 9, Pl. II). La première région est celle des terres basses ; c'est une plaine ondulée qui s'étend le long de la côte sur une largeur de 4o milles. Elle est formée de schiste argileux recouvert d'une nappe de sable et de dunes. L'eau

douce y manque à peu près complétement et on en trouve seulement dans quelques citernes qui cessent

même d'en donner pendant les sécheresses. La végétation y est rare. La mer qui borde cette région à l'ouest, est assez dangereuse dans toutes les saisons ; les points qui devraient être préférés pour embarquer le minerai, seraient les baies d'Hondeklip et d'Alexandre. La deuxième région comprend les terres élevées; c'est la région montagneuse. Elle présente une bande qui est parallèle à la première et qui a environ la même largeur. Elle est essentiellement formée de grès et de roches granitiques. L'eau y est beaucoup plus abondante que dans la région des terres basses, mais elle a un goût désagréable auquel il faut s'accoutumer. Dans la partie montagneuse occupée par les peuplades de

Steinkopf et Pella, on trouve d'ailleurs un grand nombre de petits ruisseaux et l'eau se rencontre même à quelques pieds au-dessous de la surface du sol. Au nord-est, la région des terres élevées se réunit au Khamghaap ou pays des Boschimans (Buslimanland). De même que dans la région des terres basses, il existe dans le pays des Boschimans, du sable en couches épaisses qui ne permet pas d'établir des routes et qui rend les transports très-difficiles. Dans d'autres parties de la région des terres élevées, et en particulier au sud de Kookfontein , les routes à voiture sont au contraire

assez bonnes.

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DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE.

Ce que nous venons de dire sur le pays des Nama-

quas montre que toute condition d'existence et par suite de travail, est essentiellement subordonnée à la possibilité de se procurer de l'eau. Malheureusement l'eau potable est toujours très-rare dans le pays des Namaquas.

Difficultés

d'existence.

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La grande chaleur de l'été est aussi un ennemi trèsdangereux et qui, après le manque d'eau, fait éprouver le plus de souffrances à l'Européen. Il est d'ailleurs possible de se procurer des denrées alimentaires sans avoir à lutter contre des difficultés insurmontables. La viande et le bétail seraient transportés des districts voisins , notamment de Damaras et du pays des grands Namaquas ; les céréales seraient expédiées par mer pour les points qui ne seraient pas trop éloignés des côtes. Si l'on veut se rendre compte des difficultés que l'on rencontre dans les transports, il faut remarquer cependant que l'eau nécessaire aux voituriers et aux bêtes de somme qui font le service dans la plaine sableuse de la baie d'Hondeklip , est envoyée par mer de Captown. Quelques parties du pays, le Kamiesberg , le Bokkeveld , le Hardeveld , sont il est vrai des contrées trèsfertiles qui pourraient envoyer aux minea des céréales et du bétail ; mais la récolte des céréales y est trèsirrégulière. Dans les années sèches, elle est brûlée par le soleil dans les années humides. elle peut être dévorée par les sauterelles.

Il ne faut donc pas perdre de vue que dans l'état actuel des choses, il serait toujours très-difficile et très-dispendieux de pourvoir aux besoins des ouvriers nécessaires à l'exploitation des mines. Occupons-nous maintenant de la géologie du Cap et du pays des Namaquas. TOME VIII, 1855.

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Géologie.