Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 106]

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MINES DE CUIVRE

Quoique l'exploitation des mines de cuivre du Cap se présente dans des conditions avantageuses, elle paraît cependant avoir reçu un développement exagéré ou tout au moins prématuré. Les compagnies d'exploitation sont, en effet, très-nombreuses : de plus elles ont été constituées à un capital nominal très-élevé, puisque pour quelques-unes ce capital est de 200.000 et même de 25o. 000 livres sterling. Aussi la plupart des actions de ces compagnies ontelles subi une forte baisse sur le marché du Cap. Celles des compagnies South Africa, Nabas , Mutual et Spec-

tacle (n° ) ont, au contraire, éprouvé une hausse qui pour quelques-unes est assez forte ( Voir l'état de situation, p. 189). Pays des Namaquas.

Les indications précédentes suffisent pour montrer que les mines de cuivre du cap de Bonne-Espérance ont une importance bien réelle ; il est donc utile de décrire leur gisement avec quelque détail. Toutefois comme le pays des Namaquas , dans lequel on trouve surtout ces mines, est très-peu connu et diffère beaucoup de l'Europe, il nous parait nécessaire d'en dire quelques mots.

Il est impossible, en effet, d'entreprendre une ex-

ploitation dans un pays sans en connaître les ressources,

Climat.

Hydrologie.

et il est utile aussi que les mineurs qui seraient tentés d'émigrer aux mines du Cap, soient éclairés sur les difficultés contre lesquelles ils auraient à lutter. Le climat du pays des Namaquas est pénible à supporter pour l'Européen. Pendant l'été la chaleur est extrême et elle altère quelquefois la santé ; pendant l'hiver, au contraire, le froid est rigoureux et on a même de la neige dans la région des montagnes. La saison des pluies diffère peu de celle du Cap; elle dure environ quatre mois, depuis la fin de mars jusqu'à

DU CAP DE BONNEESPÉRANCE.

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la mi-juillet. Les vents qui dominent alors, sont ceux de nord-ouest.

A d'autres époques de l'année, il y a de temps en temps des orages ; néanmoins le pays est sujet à de longues sécheresses, et certaines rivières peuvent rester à sec pendant une année. La rivière Orange, qui a les proportions d'un fleuve, est la seule qui ne tarisse pas ; mais le Buffels coule seulement quelques jours dans l'année. Lorsqu'il a plu longtemps dans les montagnes, un torrent furieux surgit tout à coup de son lit. Comme nous le verrons plus loin, une grande partie dn pays est formée par des roches granitiques et schisteuses qui sont imperméables ; cette circonstance, jointe à celle

du climat, contribue à rendre le régime des rivières très-irrégulier et à les changer en torrents. L'eau qui séjourne dans le lit de ces torrents à l'époque de la sécheresse, a d'ailleurs un goût très-désagréable et elle est nuisible à la santé des Européens. On a remarqué aussi que les sources qui prennent naissance dans le schiste argileux donnent une eau saumâtre.

D'un autre côté, partout où l'eau manque, on a un véritable désert. Aussi, pendant l'été, certaines parties du pays des Boschimans sont-elles évacuées par les Boërs qui ne peuvent y rester avec leurs troupeaux que pendant la saison des pluies. De même que l'eau, le bois est très-rare dans le pays des Namaquas. Cependant on trouve de l'ébène sur les bords de la rivière Orange ; on y trouve aussi des fou-

gères et d'autres arbres qui pourraient donner des poutres et des planches propres à la construction de cabanes. Mais si l'on fait exception pour quelques localités, il est toujours difficile de se procurer du bois à brûler et nulle part il n'y en aurait assez pour fondre

le minerai de cuivre. On devra donc se contenter

Bois.