Annales des Mines (1855, série 5, volume 8) [Image 20]

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DÉTERMINATION EXPÉRIMENTALE DES CONDITIONS

DE LA FABRICATION DU GAZ D'ÉCLAIRAGE.

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analogues aux nôtres, et avec des houilles semblables.

« Les compagnies gazières ne font usage que de char-

Il suffira d'y substituer, à la place des coefficients

bons gras ou demi-gras, et ont, m'assure-t-on, renoncé au Flénu , non qu'il ne produise plus de gaz

A, B, C, D, les valeurs des prix qu'ils représentent dans la localité et au moment donné.

que les qualités qu'on lui a substituées; mais ces der-

fières fournissent un coke plus marchand, et, en DEUXIÈME PARTIE. ESTIMATION DE LA VALEUR VÉNALE DES HOUILLES ET DES PRODUITS

ACCESSOIRES FABRIQUÉS (1).

La valeur de la houille et celle des produits accessoires de la fabrication du gaz est très-variable suivant les localités ; et, pour la même localité, elle varie suivant les époques. La commission a cherché à connaître ces diverses valeurs, dans le mois de janvier 1855, pour une usine placée hors de Paris, et située dans le voisi-

nage, soit d'un port de déchargement, soit du débarcadère du chemin de fer du Nord, par lequel arrivent principalement les charbons à gaz. Prix de revient de la houille.

Pour connaître le prix de revient de la houille, la commission a pensé qu'elle ne pouvait mieux faire que

de prendre ses renseignements sur les lieux mêmes d'extraction. A cet effet, elle s'est adressée à M. Boudousquié , ingénieur en chef des mines à Valenciennes,

et l'a prié de vouloir bien les recueillir sur le carreau des mines Voici la lettre textuelle par laquelle M. Bou-

dousquié a répondu à la demande du président de la commission

(i) On a conservé dans cet extrait les comptes en argent comme un commentaire utile des comptes en matières ; on remarquera toutefois que ces comptes en argent ont pour base des données économiques, vraies à la date du rapport (15 février 1855), mais qui ont cessé de l'être.

définitive, présentent plus d'avantage. Les charbons à gaz, paraît-il, sont pris dans les charbonnages de l'Escoufflaux , du Buisson, du bois de Saint- Ghislain, du nord du bois de Boussu, etc. (Belgique) et dans ceux d'Anzin, Denain et Douchy (France). On n'achète pas

de menus pour la fabrication du gaz ; on prend ce qu'on appelle en Belgique le tout-venant, et en France

le moyen, c'est-à-dire le charbon tel qu'il sort de la fosse et après en avoir séparé le gros, dont la limite inférieure dépasse un peu la grosseur de la tête d'un homme.

Ces charbons pèsent, par hectolitre légèrement comble : 90 kilogrammes ceux de Belgique, d'Anzin et de Douchy, et 86 kilogrammes ceux de Denaim Voici les prix de l'hectolitre, mis à bateau ir,25 sur les rivages de la Belgique (Mons); d'Anzin ; ,225 de Denain ; ,275 de Douchy. ,25

Les compagnies charbonnières prétendent qu'aucune remise, de quelque sorte qu'elle soit, n'est faite aux acheteurs sur les prix ci-dessus. La seule faveur qui leur est accordée consiste en un crédit de six mois ou un escompte de 5 p. ioo accordé par les compagnies d'Anzin et de Douchy quand on paye comptant. Les Belges vendent à trois mois, sans escompte. Je dois dire cependant que quelques compagnies de gaz de Paris ont avec Anzin des marchés qui datent

de la fin de 1855, à des prix notablement inférieurs