Annales des Mines (1855, série 5, volume 7) [Image 325]

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BULLETIN.

BULLETIN.

Ainsi, il semble démontré que partout où se trouve un volcan, se trouve l'acide borique. Des constatations récentes vien-

'dans cette partie du inonde, existerait en quantités impor-

nent à l'appui de cette opinion. Il paraît qu'on le rencontre également dans toutes les eaux thermales, et qu'un grand nombre de localités en Allemagne donnent des indices de sa présence que l'on a supposé longtemps n'exister que dans les

de soude, province d'Atacama , au Pérou, près du port d'Iquique. Ces localités présentent l'aspect de terrains boule-

suffioni toscans.

Il est de même très-probable que depuis le Vésuve jusqu'en Toscane existent des gisements, sans solution de continuité, d'où proviennent les vapeurs, que dans les États romains on

voit sortir du sol de Puzzole et de sa solfatare ; que l'on retrouve en approchant de Sienne, et dont enfin le grand foyer se reconnaît dans la province de Volterra en Toscane, seul point où ces vapeurs soient soumises à une exploitation industrielle, parce que là seulement elles se trouvent dans des conditions qui s'y prêtent.

Ces conditions d'exploitation ne se sont, jusqu'à présent, reneontrées nulle part ailleurs, et ne paraissent pas exister même aux environs des établissements de M. le comte de Lar-

derel , car des Français qui, depuis plusieurs années, cherchent à faire concurrence à cet industriel éminent, ont en vain employé le sondage artésien auprès d'une de ses principales fabriques (celle de Monterotondo) ; ils n'ont pu obtenir que des jets de vapeur qui disparaissaient au bout de quelques

jours, et leurs travaux sont restés sans résultats. Je suis informé que, répondant à leur appel, une compagnie de capitalistes s'est formée à Marseille pour continuer les recherches sur une plus grande échelle, et à l'aide de moyens perfectionnés. Si donc, les terrains volcaniques sont la condition sine quit-

non de la présence de l'acide borique, ce sel ne peut se trouver en France que dans les eaux thermales; et il y a loin de sa simple reconnaissance à plus ou moins petite dose, à une exploitation profitable. Par terrains volcaniques je n'entends pas parler des volcans en action, mais plus spécialement des volcans éteints. Ainsi l'Amérique du Sud, dans laquelle M. Lecanu a décou-

vert des borates de chaux, mériterait d'être l'objet d'une investigation particulière. Je suis déjà renseigné d'une manière encore incomplète, il est vrai, mais cependant assez intéressante sur les gisements qu'elle renferme. Le borate de chaux et de magnésie signalé par M. Lecanu,

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tantes, m'assure-t-on, dans les terrains où s'exploite le nitrate versés, et partout on y reconnaît la présence d'anciens volcans. Ce borate de chaux et de magnésie est riche en acide bo-

rique, mais il ne saurait y avoir convenance à le transporter en Europe, parce que le fret serait trop élevé, puisqu'il ne porterait pas seulement sur l'acide borique à l'état libre, mais sur une coMbinaison de produits d'une valeur inférieure. Je crois donc que, sous ce rapport, le programme de la société d'encouragement laisse à désirer lorsqu'il parle d'importation en France de matières en quantité suffisante pour établir une exploitation régulière. 11 serait beaucoup plus simple de traiter sur les lieux le minéral en extrayant l'acide borique qu'il con-

tient, ou, mieux encore, en formant de suite du borate de soude.

Telles sont, du moins, les appréciations qui résultent pour moi des nombreux renseignements que je nie suis procurés.

J'ajouterai, à l'égard des borates de chaux et de magnésie péruviens, que l'on me donne comme certain que le gouvernement local établit une législation d'après laquelle leurs gisements appartiendront à l'État bien que découverts dans des propriétés particulières. Peut-être serai-je prochainement en mesure de fournir de nouvelles et plus complètes informations sur cette industrie qui tend à se développer dans ces lointaines régions. (Extrait d'une dépêche de M. Cu. DE SÉNEVIER consul général de France à Livourne. 15 février 184.)

Appendice à la notice précédente. Informé que M. le ministre du commerce recevrait avec plai-

sir des renseignements sur les gisements de borate de soude et de magnésie au Pérou, je me suis occupé de recueillir ces informations faisant suite à mon rapport du 15 février 1854. Je regrette seulement qu'elles ne soient pas tout à fait aussi précises que je le désirerais; mais je ne désespère pas de pouvoir plus tard les compléter, et je crois, en attendant, devoir les transmettre telles que j'ai pu me les procurer. TOME VII, 1855.

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