Annales des Mines (1855, série 5, volume 7) [Image 46]

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ANCIENNES CARRIÈRES DE PARIS.

ANCIENNES CARRIÈRES DE PARIS.

relatives aux carrières de Paris. Il était temps : le joui. même où l'inspecteur général s'installait, une maison de la rue d'Enfer s'abîmait dans une ancienne carrière placée à 8o pieds au-dessous du sol. L'on se mit à l'oeuvre avec ardeur. De nombreuses brigades de géomètres s'introduisirent dans tous les vides accessibles et en relevèrent les plans. Des travaux de recherche et de consolidation furent en même temps entrepris à grands frais.

répare ainsi, au grand avantage des riverains, les

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SYSTÈME DE TRAVAUX.

La propriété du sol emporte, pour les carrières, la propriété du dessous avec tous ses profits, et par suite, avec toutes ses charges. L'administration n'a donc jamais pu être tenue de consolider à ses frais les propriétés privées, et ses travaux souterrains ont dû être exclusivement renfermés dans les limites de la voie publique et des édifices municipaux. C'est sur ce principe que repose le système de recherches et de consolidations suivi par l'inspection générale des carrières. Une rue étant donnée avec les divers accidents que peut présenter l'intérieur d'une ancienne exploitation,

les géomètres commencent par lever exactement le plan des vides qui s'étendent sous cette rue et tracent au plafond de la carrière deux traits correspondant,. l'un au côté des DUMél'OS pairs, l'autre au côté des numéros impairs, et répétant souterrainement toutes les inflexions des deux bords de la rue. Ces traits servent chacun d'axe à une galerie d'un mètre de large, dont les deux parois sont mitraillées, soit à sec, soit à mortier, suivant l'état de la carrière. Il résulte de cette disposition que, dans l'une et l'autre des deux galeries, une des parois muraillées double en quelque sorte les fondations de la ligne de façades qui lui correspond, et

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dangereux porte-à-faux qui régnaient sous leur propriété. De distance en distance, des transversales permettent de communiquer de fun à l'autre côté de la rue. Les parties du sous-sol de la voie publique renfermées entre deux transversales consécutives et les deux galeries longitudinales, sont soutenues au moyen de nombreux piliers à bras, formés de blocs de pierre qu'on élève à bras d'homme en les posant à sec les uns sur les autres. Le tout est ensuite bourré avec des terres et des recoupes de moellons. Il en résulte qu'à l'exception des galeries muraillées , le dessous de la rue se

trouve entièrement rempli, et qu'il est désormais à l'abri de tout effondrement.

Sous les rues peu fréquentées, on n'a souvent construit les parois des galeries qu'à pierres sèches. Dans les rues très-étroites, on s'est contenté d'une seule galerie percée sous l'axe de la voie publique. Quand le ciel de la carrière est suffisamment solide, il forme le plafond même des galeries. S'il est délité, tombé, ou rompu, on le remplace par une voûte en maçonnerie.

Lorsqu'une galerie rencontre sur son passage d'anciens remblais de carrière, ou des massifs de pierre in-

exploités, on la continue, suivant la direction de la voie publique, dans ces remblais, qui fournissent des terres pour les bourrages, ou dans ces massifs de pierre qui produisent du moellon pour les maçonneries. Quelquefois le percement aboutit à un fontis, c'est-

à-dire à un effondrement occasionné par un affaisse-

ment général du ciel de la carrière et de toutes les couches marno-argileuses qui recouvrent la masse de

pierre. Si le fontis est dangereux à traverser, on se contente d'en faire le tour, et l'on reprend un peu plus loin la direction primitive.