Annales des Mines (1855, série 5, volume 7) [Image 42]

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ANCIENNES CARRIÈRES DE PARIS.

ANCIENNES CARRIÈRES DE PARIS.

avons cru exciter quelque curiosité en présentant à l'Exposition universelle les quatre premières feuilles de l'Atlas souterrain de Paris publié, par nos soins, sous

la direction de M. Lorieux, ingénieur en chef du département de la Seine. Une courte notice explicative est jointe à cet atlas, et nous avions pensé, bien qu'elle eût perdu par la publication le caractère d'un document original, qu'elle pouvait être insérée dans les Annales du corps auquel nous avons l'honneur d'appartenir. On a bien voulu trouver que notre longue

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veillante opinion, en rassemblant dans ces quelques pages les faits les plus saillants d'un service auquel nous sommes attaché depuis treize années. HISTORIQUE.

Bernard de Palissy raconte dans son Traite des Pierres (page 68 de l'édition de Faujas), qu'en 1575 il visita les carrières du faubourg Saint-Marcel avec un de ses amis, et qu'ils allèrent près d'une lieue dans ces carrières.

expérience des Carrières-sous-Paris devait nous mettre à même d'élargir, avec quelque intérêt pour le lecteur, le cadre, nécessairement restreint, de notre notice explicative. Nous avons essayé de répondre à cette bien-

On lit dans les procès-verbaux de l'ancienne Académie d'architecture

hydraulique artificielle, et s'emploie en outre comme terre à

» ayant fait savoir qu'il avait quelque chose à proposer de la » part de Monseigneur Colbert à MM. les architectes, on se serait assemblé à l'heure accoutumée où étant, mon dit sieur Perrault aurait fait voir un billet signé de mondit sieur Col» bert, du 11cme du présent mois, par lequel il ordonne aux architectes du Roy, qui s'assemblent en académie, de visiter promptement toutes les anciennes églises et les anciens bâtiments de Paris et même des environs, s'il était nécessaire, pour voir si les pierres sont de bonne ou de mauvaise quade quelles carrières elles ont été tirées, si ces carlité ce que la compagnie a résolu de rières subsistent ou non

Séance du 12 juillet 1678.

Ce jourd'hui , M. Perrault, contrôleur de Sa Majesté, brique ou à poterie ;

Le calcaire grossier a été et est encore l'objet d'une active exploitation, comme pierre à bâtir et comme pierre à chaux ; Les sables el grès marins, dits grès de Beauchamp , donnent aux poêliers la terre à four ; Le calcaire d'eau douce inférieur contient les célèbres amas gypseux de Montmartre et des buttes Chaumont, des bancs de marne propre à la fabrication de la chaux hydraulique naturelle, une puissante assise de glaise verte employée aux mêmes usages que l'argile plastique, et des lits calcaires dont on extrait une chaux grasse très-estimée sous le nom de chaux de Champigny;

Les grès de Fontainebleau sont représentés par d'épaisses masses d'un sable fin dont plusieurs veines sont recherchées pour la moulerie ;

Enfin les terrains diluviens fournissent le sable, le gravier et les cailloux que le pavage ou l'empierrement des voies publiques consomme depuis quelques années en si grande abondance. Peu de villes, on le voit, ont à leurs portes d'aussi grandes ressources, et, indépendamment des circonstances politiques et géographiques qui ont fait de Paris la seconde ville du monde, on peut attribuer, pour une large part, à la richesse minérale du sol la magnificence de cette grande capitale.

faire au plus tôt._ »

Et le procès-verbal du lendemain 15 juillet constatait que, suivant l'ordre de monseigneur Colbert, l'Académie s'était mise immédiatement à rceuvre.

La compagnie qu'interrogeait Colbert comprenait alors onze noms, tous célèbres à différents titres dans l'histoire de l'architecture. C'étaient François Blondel, l'auteur de la porte Saint-Denis ; Le Vau, le continuateur des Tuileries ; Libéral Bruand, le fondateur de la