Annales des Mines (1854, série 5, volume 6) [Image 244]

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GÎTES MÉTALLIFÈRES DE LA LOZÈRE

ET DES CÉVENNES OCCIDENTALES.

sont-elles contemporaines de ces roches anciennes, et se sont-elles élargies de nouveau après le dépôt des couches secondaires sous l'influence éloignée de cataclysmes plus modernes. Nous dirons plus bas quelques mots de cette manière de considérer la formation de

antimonifères dont nous nous sommes occupés, est un " caractère saillant de ces gîtes. L'orientation moyenne

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ces filons. Nous ferons observer seulement ici que pour résoudre

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complétement la question de l'âge de ces filons, il faudrait peut-être recourir, comme terme de comparaison, aux nombreux filons de même nature et de même direction qui sillonnent les bords du plateau central. Sans aller bien loin, on trouve même clans l' Aveyron, aux environs de Milhau, plusieurs gîtes en tout semblables. Ce sont les filons du Minier, de Limasette et de Gales, composés de baryte sulfatée, quartz, galène peu argentifère (18o à 2 5o grammes au quintal de plomb d'oeuvre) avec pyrites de cuivre et de fer, et de la blende : leur

direction oscille entre N. 2000. et. N. 65° 0.; ils traversent les formations secondaires comme ceux de la Lozère.

III. Groupe des filons d'antimoine sulfuré.

Ce groupe de gîtes est bien distinct des deux premiers. Ici nous voyons des filons nombreux, mais peu puissants ; des fentes irrégulières remplies de schistes brisés ou pourris, avec noyaux ou veines de quartz portant le sulfure d'antimoine mélangé de pyrite de fer. La baryte n'y apparaît, comme la galène alquifoux , que sur un petit nombre de points ; jusqu'ici la pré-

sence de ces éléments n'a été constatée que sur les prolongements des zones plombeuses de Vialas et de Bluech , c'est-à-dire à Peyremale et au Collet. Les filons d'antimoine ne sont connus jusqu'ici que dans la formation schisteuse. La régularité de direction et la continuité des zones

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de ces zones est le N. 10 à 2o° E. (1). C'est donc la même que celle de la ligne des faîtes des deux mers, prise entre Fontmaure, Cassagnas et les Sources-duTarn. De plus, elle coïncide eneore avec la direction générale des bandes de fraidronite. D'ailleurs, il est d'autres faits qui établissent la connexion des bandes de fraidronite avec les fentes où s'est déposé le sulfure d'antimoine. Parmi ces faits, nous citerons : la concentration des filons d'antimoine tout le long de certaines zones de fraidronite , comme à Cassagnas, à Solpéran, à Vieiljouve au Rouve, etc. 2° L'abondance des pyrites de fer souvent arsenicales , qui se retrouvent associées au minerai d'antimoine et en filets nombreux, qui sillonnent les schistes, dans le voisinage de la fraidronite. La connexion des gîtes d'antimoine et de la fraidronite nous semble donc assez probable : remarquant d'ailleurs que la fraidronite traverse le granite porphyroïde et coupe les filons plomboargen lares qui lui sont subordonnés, mais qu'elle ne pénètre, pas plus que les filons d'antimoine, dans les terrains secondaires, nous arriverons à la conclusion Que les fentes où s'est déposé le sulfure d'antimoine

sont le résultat d'un soulèvement N.-N.-E.-S.-S.-O. correspondant vraisemblablement à l'éruption de la fraidronite et de ses variétés.

De tout ce qui précède, il résulte qu'on peut classer les fractures où sont déposées les richesses minérales de la Lozère, ainsi qu'il suit, par ordre d'ancienneté : (i) Cette direction et celle N.-S. se retrouvent fréquemment

dans les filons d'antimoine connus sur le plateau central (Haute-Loire et Limousin).