Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 280]

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TERRAIN ANTHRAXIFÈRE DES ALPES.

TERRAIN ANTIMAXIFÈRE DES ALPES.

tant au col et que les habitants du Chapiu appellent le petit mont Blanc. A ces grès succède d'abord une assise assez épaisse de schiste argileux gris, bleuâtre, dans lequel est creusé le petit vallon qui conduit du Chapiu

l'on exploite pour les constructions au village du Chatelard , à un quart de lieue du bourg Saint-Maurice. Ce calcaire sert de support immédiat à une puissante formation arénacée, prolongement rigoureux de celle qui recouvre le calcaire de Villette cité plus haut. Le premier étage anthraxifère continue encore vers

au col de la Seigne ; puis une puissante masse de calcaire grenu, souvent micacé et pénétré de veines quartzeuses

qui renferme des bancs subordonnés d'une brèche à noyaux aplatis et à ciment de calcaire schisteux, comme

celle de Villette et de la Madeleine. On observe des fragments roulés de cette brèche au sud du col de la Seigne et tout Près du Chapin , sur la droite du chemin, en descendant à Bonneval. Cette masse calcaire et le groupe arénacé immédiatement inférieur, paraissent représenter les deux premières assises du premier étage anthraxifère. Cet ensemble de couches a une in-

clinaison sensible vers le sud-ouest, et quand on est arrivé aux chalets des Crêts situés à peu près à moitié chemin entre 'Bonneval et le Chapiu , on voit qu'il s'enfonce sous une nouvelle assise de schiste argileux servant de base aux pâturages environnants. Ce schiste argileux est lui-même recouvert par des bancs alternatifs de schiste talqueux , de quartz micacé, de phyllade et de poudingue à base de schiste micacé, empâtant

des fragments de quartz et de calcaire. Ces diverses roches constituent des escarpements qui encaissent le vallon à droite et à gauche, jusqu'à ce que l'on ait atteint Bonneval. Un peu au delà de ce village, ce groupe

de schistes micacés et quartzeux, correspondant à la troisième assise de l'étage, plonge sous une grande épaisseur de calcaire grenu ou compacte, parfois marneux, formant les parois d'un gorge très-resserrée qui aboutit à la vallée de l'Isère. La partie la plus élevée de cette quatrième et dernière assise est une masse de calcaire un peu cristallin, quelquefois bréchiforme, que

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le nord-est et s'étend bien au delà des limites de la Tarentaise. Il constitue dans le Piémont le Cramont , les environs de Courmayeur, etc. Nous ne le suivrons pas jusque-là, et nous passerons à la description de sa zone orientale.

2° Zone orientale. - La zone orientale du premier étage a pour limite supérieure l'assise calcaire du col de l'Échelle. Voici la série des points par lesquels passe ce calcaire suivi dans son prolongement soit en Savoie, soit dans le département des Hautes-Alpes. Il se dirige

d'abord vers le N.-N.-0. jusqu'aux chalets de ValÉtroite où il forme la partie la plus élevée de la montagne dite des Trois-Soeurs, dont l'extrémité nord sépare le col de la Somme de celui de la Roue ; puis, s'infléchissant vers le N.-N.-E. , il va couper l'arc un peu

à l'est de Modane. Au delà de ce point, il constitue le flanc droit du vallon de Pralognan , jusqu'aux environs de ce village, où, subissant comme toutes les couches environnantes une nouvelle inflexion, il tourne vers le N.-E. Après avoir traversé le chemin qui conduit au col de la Vannoise, à l'endroit où sont les lacs, il s'enfonce pendant quelque temps sous les glaciers pour reparaître au sud de Tignes. Là, il barre complétement la haute vallée de l'Isère, sauf un passage très-étroit qui donne une issue à cette rivière ; puis, suivant toujours la même direction , il se prolonge dans le Piémont en formant sur les frontières de la France le pic élevé de la Sassière.

Prolongement du calcaire

de l'Echelle.