Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 279]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

545

TERRAIN ANTHRAXIFÈRE DES ALPES.

TERRAIN ANTHRAXIFÈRE DES ALPES.

succession depuis Salins jusqu'aux bains de Brides sont dirigées vers le N.-N.-E., et leur prolongement direct

micacés, et de schiste argileux plongeant vers l'est. Ces grès, malgré l'intervalle qui les sépare de ceux de Moutiers , sont peut-être situés au même niveau géologique. Plus loin, on traVerse une grande épaisseur de calcaire

544

constitue, à quelques kilomètres de là, tout le terrain coupé par l'Isère entre Moutiers et Villette ; mais ici les couches ont subi des dislocations et des contournements qui rendent leurs relations mutuelles beaucoup moins faciles à saisir. Au nord de Moutiers, à une petite

distance de cette ville, on observe une assez grande épaisseur de grès avec anthracite s'appuyant du côté de l'ouest, contre le grand rocher calcaire de la Madeleine, que nous avons vu être le prolongement direct de celui des Trois-Évêchés. Ce système arénacé doit être

considéré comme correspondant exactement aux grès

de Villarlurin. Suivi du côté de l'est, le long de la grande route qui conduit à Villette, il présente des bancs

de quartz micacé et de talcschiste passant au gneiss, alternant avec des schistes argileux. Le prolongement de ces couches sur la rive gauChe de l'Isère passe sous la forêt des Routes où il y a une mine d'anthracite. A ce groupe de roches arénacées en partie cristallines suc-

cède une longue série de bancs calcaires et marneux prenant quelquefois une structure bréchiforme. Ils constituent un défilé de plusieurs lieues de longueur divisé en plusieurs petits bassins irréguliers par des élargissements et des étranglements successifs. Les couches sont généralement dirigées vers le N.-N.-E., mais avec une

inclinaison variable, tantôt à l'est, tantôt à l'ouest, ce qui est dû à des contournements. Le premier rocher que l'on rencontre à l'entrée du défilé du côté de Moutiers paraît être un repli de l'assise calcaire de la Madeleine ; car, considéré dans son ensemble, il plonge vers l'ouest. Au delà de ce rocher, lorsqu'on a atteint le village de Pombières , l'inclinaison des couches change de sens, et l'on rencontre bientôt une assise de grès fins,

grenu et de calcaire schisteux alternant ensemble ; le tout est terminé, près du village de Villette, par une puissante assise de calcaire grenu, dans le sein de laquelle l'Isère s'est frayé un étroit passage. Cette assise, prolongement rigoureux de celle qui coupe la vallée du Doron aux bains de Brides, renferme des bancs subordonnés d'une brèche dite de la Tarentaise, composée d'une pâte de calcaire grenu et de fragments irréguliers de calcaire compacte, de talcschiste et quelquefois de quartz. On y observe encore une autre variété de brèche

analogue à celle de la Madeleine. Elle est formée de noyaux aplatis de calcaire grenu ou compacte empâtés dans un calcaire schisteux d'une couleur un peu différente. Les bancs les plus élevés de cette assise plongent

vers l'est-sud-est et s'enfoncent de tout côté sous une puissante formation de roches arénacées anthraxifères appartenant au deuxième étage. On y a trouvé quelques débris de coquilles appartenant aux genres Pecten , lemnites , etc., mais les espèces en sont restées indéterminées.

Vers l'extrémité nord-est de la Tarentaise, entre le

Du col du Bon

col du Bonhomme et le bourg Saint-Maurice, le premier hrrtne-luurbi'cue.rg

étage anthranxifère acquiert presque subitement une épaisseur énorme qui peut être évaluée au moins à i.5oo ou 2.000 mètres. Sa partie inférieure, composée de grès quartzeux, de quartz compacte ou grenu et de schiste argileux, paraît être entièrement dépourvue de couches d'anthracite. Elle s'appuie immédiatement contre le versant sud du col du Bonhomme et constitue une arête de rocher élevée que l'on a sur sa droite en mon-