Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 264]

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TERRAIN ANTHRAXIFÈRE DES ALPES,

Lorsque la quantité d'argile qu'ils renferment est considérable et supérieure, par exemple, à 7o p. 1 oo, ils deviennent en général friables et mal stratifiés. On y rencontre assez habituellement des filons et de petites veines de quartz et de chaux carbonatée spathique dans lesquels se trouvent disséminées des substances métalliques telles que de la galène, du cuivre gris, des pyrites de fer et de cuivre pyriteux. Lorsque les schistes du terrain anthraxifère inférieur sont très-développés, comme aux environs de la Grave, on remarque presque toujours qu'ils se divisent naturellement en plusieurs groupes composés chacun d'une

partie supérieure, solide, distinctement stratifiée, et d'une partie inférieure extrêmement friable et argileuse. Mais ces groupes ne restent pas distincts sur une grande longueur, à cause du peu de constance qu'offrent la solidité et la friabilité respectives de leurs couches. D'un

autre côté, leur enchevêtrement dans les roches talgueuses et leurs altérations fréquentes empêchent de les suivre d'une manière continue. A cause de cette diffi-

culté de subdiviser nettement en plusieurs étages la formation argilo-calcaire , nous la décrirons dans son ensemble. Les schistes argilà-calcaires des environs de la Grave, ,tent en Savoie et dans le dépar- que nous prendrons pour point de départ, sont dirigés, Leur prolonge-

tement de l'Isère.

ainsi. qu'on l'a déjà dit, vers le nord-ouest, à peu près parallèlement au vallon de Chazeley. En s'étendant de ce côté, ils passent par les cols des Berches et de la Bâtie et vont s'appliquer contre l'extrémité nord-est de la chaîne des Grandes-Rousses. Là les côuches s'infléchissent peu à peu vers le nord et vers le nord-nord-est, en se coordonnant au contour du terrain talqueux. Leur prolongement dans cette nouvelle direction constitue la vallée de l'Arvan , les environs de Saint-Jean-de-Mau-

TERRAIN ANTHRAXIFÈRE DES ALPES.

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rienne, et, plus au nord, le vallon du col de la Madeleine par lequel on se rend de la Chambre à Moutiers. Dans tout cet espace, l'aspect et la composition des schistes

présentent une grande uniformité, et leur continuité avec ceux de la Grave est évidente. Les couches argilo-calcaires que l'on observe au col

de la Madeleine sont coupées transversalement par l'Isère entre Moutiers et Petit-Cur. Au delà, elles se prolongent dans la direction du N.-N.-E. en s'élevant successivement à une hauteur à peu près égale à celle des roches talqueuses. Au sud de Saint-Maxime-deBeaufort , elles constituent même la partie culminante de la chaîne qui sépare la vallée de l'Arly de celle de l'Isère. Leur développement est très-considérable entre Beaufort et le col du Cormet , où elles courent du sudouest au nord-est en présentant une forte inclinaison vers le sud-ouest. On ne les quitte Pas en se rendant de là au col du Bonhomme. En faisant ce trajet, il est facile de s'assurer que leur prolongement constitue le versant nord de ce col, ainsi qu'une partie de la vallée de Bonnant. Les schistes argilo-calcaires des environs de la Grave, dont nous venons d'indiquer la liaison avec ceux du ver-

sant nord du col du Bonhomme, s'étendent aussi dans le département de l'Isère et peuvent se suivre jusqu'au delà du Bourg-d'Oisans. Les vastes pâturages qui, sous le nom de Prés-deParis, dominent au nord la Combe-de-Malval, sont formés de calcaires schisteux souvent altérés, qui reposent immédiatement sur le gneiss et sont liés sans solution de continuité avec le groupe le plus bas de la formation argilo-calcaire de la Grave. Ces schistes augmenIent de puissance en s'étendant à l'ouest et vont s'appliquer contre là versant oriental de la chaîne des Rousses, en