Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 142]

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CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE.

PONTS EN MAÇONNERIE.

jugent qu'elles sont assez larges, et qu'il n'y aurait pas d'intérêt bien réel à les dépasser : la seconde limite, surtout, est érigée en précepte, au nom de la prudence. Une instruction générale sur la construction des ponts, élaborée par l'administration des travaux publics du Hanovre, et dont les ingénieurs des autres États acceptent vo-

près, si cet angle est plus petit, car la fonction varie

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lontiers les prescription S; pose en principe que la flèche ne doit s'abaisser au-dessous d'un sixième qu'en cas de nécessité absolue ; et quand d'ailleurs les matériaux

sont excellents, et la hauteur disponible assez grande pour permettre l'interposition de ø',5o de ballast au moins, entre le sommet des voûtes et les traverses. On comprendrait qu'on assignât des limites corrélatives à la flèche et à l'ouverture, mais on ne comprend pas qu'on fixe l'une, indépendamment de l'autre. Si, en effet, les petites flèches sont suspectes, de grandes ou-

vertures, et à fortiori la coexistence des unes et des autres, doivent l'être par la même raison ; car, ce qu'on a à redouter, c'est l'exagération de la poussée. 14. or, la poussée d'une voûte en arc surbaissée est, Discussion des limites admises au Hanovre Pour ou exactement ou à peu près , la même que celle de la les ouvertures et les flèches, voûte en plein cintre à laquelle elle appartient. Exacte-

lentement aux environs de son maximum ; le voussoir

qui, par sa tendance à tourner autour de l'arête d'intrados de son joint inférieur ou à glisser sur ce joint, vient exercer sur le joint fictif de la clef la pression maxi-

est, à égalité de rayon, tout à fait ou presque indépendant du degré de surbaissement. La poussée, pour les voûtes les plus usitées, c'est-à-dire les voûtes circulaires, dépend donc essentiellement du rayon d'inmum ,

trados (ainsi que l'illustre Perronnet l'avait parfaitement compris, quand il ne faisait entrer que cette seule variable dans saformule empirique des épaisseurs à la clef) .

Si donc on veut fixer une limite, c'est au rayon qu'elle doit s'appliquer ; mais elle varierait évidemment avec la nature des matériaux : il y a pour chaque espèce, un maximum que le rayon d'intrados ne peut dépasser, quelle que soit l'épaisseur (1) , comme il y a, pour les ponts suspendus, une limite au rapport de la

flèche à l'ouverture, quelle que soit la section des câbles. Cette limite théorique est facile à assigner dans moment de la poussée, relativement à cette arête, sur le mo-

ment, si le demi-angle au centre est plus grand que

ment de stabilité : cette rotation s'effectue comme on sait

l'angle appelé improprement angle de rupture (1); à peu

cintre ou surbaissées, et autour de l'arête 'd'un joint intermédiaire pour les voûtes surhaussées. Le voussoir de plus

tincts. J'appellerai ponts les ouvrages établis sur des cours d'eau relativement assez importants pour influer et sur le mode

de fondations de la plus grande partie de l'ouvrage, et sur sa

autour de l'arête du joint de naissance pour les voûtes en plein

jrcoi de poussée comprend toute la demi-voûte dans le Preinier Cas et seulement une partie dans le second; tandis qu'au con-

traire l'angle de rupture s'étend seulement jusqu'aux reins

forme générale par les conditions de débouché. J'appellerai viaducs ceux qui ne franchissent pas de cours d'eau, ou qui en fran-

dans l'un, et jusqu'aux naissances dans l'autre; ce qui explique les apparences inverses que présente la rupture dans ces deux

(i) L'angle qu'on nomme ainsi est, en réalité, celui du voussoir de plus grande poussée de rotation. Une rupture s'y produit en

Pour les voûtes très-épaisses, pour lesquelles la poussée de glissement l'emporte sur celle de rotation, et -est par suite la poussée effective, l'égalité des poussées a toujours lieu pour la voûte en plein cintre et pour les voûtes en arc de même rayon à cause de la petitesse de l'angle de plus grandé poussa ou

chissent d'insignifiants relativement à l'importance de l'ensemble de la construction : ceux qui pourraient, en un mot, être remplacés par des remblais, avec ou sans passage voûté. effet quand l'équilibre est rompu ou tend à se rompre, mais cette rupture n'est qu'un effet consécutif. Le véritable angle de rupture est celui du joint auquel correspond le mouvement virtuel de rotation de la portion de voûte qui se renverse, en tournant autour de l'arête d'extrados, par suite de l'excès du

patégories de voûtes (Pl. VI, fig. 12).

simplement de poussée ('26°).

(0 Il est presque inutile de faire remarquer que les platesbandes, à cause de l'obliquité de leurs joints, ne sont pas la limite des voûtes en arc.