Annales des Mines (1853, série 5, volume 4) [Image 191]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

568

ÉTUDE GÉOLOGIQUE

Ayant ainsi déterminé le point de départ des faits que nous avons à étudier, nous diviserons notre expo.

sition en quatre parties principales, savoir Première partie. Formations crétacées. Deuxième partie. - Terrains nummulitiques. Troisième partie. - Formations tertiaires. Quatrième partie. Période moderne.

PREMIÈRE PARTIE. FORMATIONS CRÉTACÉES.

Ces formations se montrent en un très-grand nombre de points de la contrée. Leurs affleurements, très-puissants dans le voisinage des Pyrénées, diminuent de fréquence à mesure qu'on s'éloigne vers le nord, et cessent tout à fait au delà de la ligne E. O. qui passe à Saint-Sever : ils ne reparaissent ensuite que dans la Saintonge. Toute la région au nord de cette ligne est formée de

terrains plus modernes : la région sud, au contraire, montre de nombreuses crêtes de la formation crétacée,

saillant à travers les couches qui se sont ultérieurement déposées. La stratification a été profondément modifiée par deux actions principales : l'une est le soulèvement des Pyré-

nées, qui a fait sentir d'une manière générale son influence sur toute l'étendue du bassin ; l'autre est l'éruption ophitique , qui a amené une foule d'accidents locaux et souvent a rendu méconnaissables les directions imprimées par la grande cause pyrénéenne. La formation crétacée du sud-ouest de la France n'a

SUR LE BASSIN DE L'ADOUR.

569

pas le même aspect que celle du bassin de Paris. A proprement parler, la craie du bassin parisien, connue sous le nom de craie de Meudon, et dont personne n'ignore les caractères 'physiques, n'existe pas dans le bassin pyrénéen. Elle y est représentée par un calcaire beaucoup moins friable, qui tantôt est très-compacte, tantôt plus ou moins marneux. Les bancs marneux peuvent affecter des colorations très-variées. On y trouve des assises jaunes, bleues, roses, grises, contenant parfois une proportion de marne si considérable que cette craie mériterait plus justement le nom de marne calcaire que celui de calcaire marneux que lui ont laissé les géologues à cause de sa position dans l'ensemble de la formation crétacée. Certaines couches marneuses cessent même d'être calcaires pour devenir absolument argileuses. Il est assez difficile d'établir dans cet étage de la formation crétacée une démarcation bien tranchée entre les couches

dures et les couches marneuses. Au. contraire, elles présentent souvent des alternances imprévues : ainsi, au milieu des assises les plus argileuses, il n'est pas rare de rencontrer quelque lit de calcaire très-dur, et réciproquement parmi les assises les plus compactes, on trouve des bancs oà l'argile est mêlée en assez forte proportion dans le calcaire. Toutefois, en envisageant les choses dans leur ensemble, on trouve que les couches compactes forment un groupe assez bien défini qui occupe la partie supérieure de la formation crétacée. Ce groupe présente en outre une grande abondance de silex distribués irrégulièrement dans les diverses couches, et paraissant souvent avoir remplacé des corps organiques fossiles dont les contours sont restés plus ou moins discernables. Le caractère résultant de la présence de ces silex se joint