Annales des Mines (1853, série 5, volume 4) [Image 187]

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EXAMEN DE QUELQUES MINÉRAUX.

diffère peu de celle du rétinite dans lequel elle s'est développée; cependant la cristallisation de la sphérolithe a eu pour effet d'éliminer une partie de la potasse et de l'eau, de concentrer au contraire l'alumine et la soude. Du reste la formation de la sphérolithe ne saurait être attribuée à la cristallisation de l'orthose : car les globules de sphérolithe contiennent dans leur intérieur des cristaux indépendants d'orthose , et il est visible que ces cristaux n'ont aucunement concouru à la formation du globule. La sphérolithe ne paraît même pas avoir une composition chimique bien définie ; cependant on peut remarquer que la soude est son alcali dominant., et si on admet qu'elle soit formée par la tendance d'un feldspath à cristalliser, l'albite est le feldspath duquel sa composition la rapprocherait le plus. On sait que le verre ordinaire contient souvent des

globules blancs opaques et radiés dont la structure a beaucoup d'analogie avec celle des sphérolithes; or M. Dumas a démontré que ces globules du verre ont une composition qui diffère peu de celle du verre lui-même :

c'est ce qu'on peut facilement constater en jetant les yeux sm les analyses de M. Dumas qui sont données sous les n's III et IV du tableau (p. 559). On voit de plus que les différences de composition

entre ces globules III et le verre IV sont les mêmes qu'entre la .sphérolithe I et le rétinite II :en effet, dans les globules comme dans les sphérolithes , la teneur en alumine et en silice est plus grande que celle des verres enveloppants , et la teneur en alcalis est au contraire plus petite. Les affinités chimiques qui ont produit les globules se

sont donc exercées de la même manière dans le verre artificiel et clans le rétinite qu'on peut regarder comme un verre hydraté naturel.

ÉTUDE GÉOLOGIQUE

SUR LE BASSIN DE L'ADOUR. Par M. CROUZET, ingénieur des ponts et chaussées, et M. de FREYCINET, ingénieur des mines.

PRÉLIMINAIRES.

Le terrain que nous nous proposons d'étudier a pour limites au nord la Garonne, à l'ouest l'Océan, au sud les Pyrénées, et à l'est les contre -forts pyrénéens du département du Gers , qui viennent en s'affaiblissant jusqu'aux rives de la Garonne. Cette contrée, ainsi circonscrite, est une des plus intéressantes qui puisse être offerte aux investigations des géologues, et c'est cependant encore une des moins bien connues. Sans les recherches de MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, lors de leur grand travail de la carte

géologique de la France, et notamment sans les mémoires de M. Dufrénoy sur les terrains de craie et les terrains tertiaires du sud- ouest , insérés dans les Annales des mines en 185o et 1834, la géologie de cette contrée serait sans doute encore entièrement à faire. Depuis les travaux de ces deux savants, peu de documents nouveaux ont été fournis à la science. Les études ultérieures n'ont guère fait que les reproduire, et, sauf la partie purement conchyliologique qui a été éclairée par les publications de M. Grateloup et de M. d'Archiac , on peut dire que la géologie proprement dite est restée à peu près stationnaire.

C'est pourquoi il nous a paru utile de publier les résultats de nos recherches sur la constitution géologique de cette contrée. TOUE IV, 1853.

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