Annales des Mines (1853, série 5, volume 4) [Image 181]

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DE M. E. KARR.

FOUR A RÉCHAUFFER

Les moyennes d'un même nombre d'essais faits dans

les feux d'affinerie couverts du système de M. Karr, ont été celles-ci En fonte. En ferraille.

85 kilog.

Soit en matières brutes

90

5

Ont rendu : kil,

kil.

kil.

En pièce cinglée.. . 78.00 Soit 866,6 de fer p. 1.000 de fonte. En massiaux soudés. 65,50 1.000 727,7 En fer battu fini.. . 63,50 -- 1.000 705,5

Ainsi, pour 1.000 kil, de fer obtenus, on chargeait : Pour pièce cinglée. Pour massiaux souciés.

Pour fer battu fini.

/ 153 kil. de fonte. 1.375 1.414

--

On consommait en charbon de pin des Landes 4,70, et le temps moyen pour une opération était 2' 10'. En comparant ces résultats, on remarque que le rendement est à peu près le même dans les anciens et les nouveaux foyers, mais qu'il y a pour le temps et la consommation de combustible, une économie notable en faveur de ces derniers, puisqu'elle est de 5o minutes par pièces, et de 0.40 de charbon par 000 kilogrammes de fer produit.

Je dois ajouter que la qualité du fer était la même dans les deux cas, et que le travail dans ces nouveaux foyers n'était pas plus pénible pour les ouvriers que celui dans les feux ordinaires.

Je passe maintenant à l'examen du four à réchauffer, qui constitue le véritable perfectionnement introduit par M. E. Karr. La température développée dans ce four, par le seul passage des gaz chauds venant des feux d'affinerie, est telle qu'on a pu parfaitement y réchauffer, tous les fers préalablement raffinés et ébauchés au marteau, depuis

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les plus petites dimensions, jusqu'à des pièces pesant de 55 à 4o kilogrammes. On y passait deux chaudes pendant le travail d'une pièce dans les feux d'affinerie; chaque chaude comportait 200 kilogrammes, soit 400 kilogrammes en deux heures, ou deux heures et demie. Le fer était porté au blanc presque soudant et pouvait parfaitement être refendu ou étiré aux laminoirs en barres de tous échantillons. Il était du reste parfaitement bleu après le refroidissement, et n'avait rien perdu de sa qualité par ce mode de réchauffage, qui est bien préférable au réchauffage à la houille ou à la tourbe généralement employé dans les usines. Le déchet moyen a été de 5 p. loo pour les fers étirés ou fendus, mais il est à observer qu'il doit être ordinairement moindre, car les laminoirs de Pontens ayant un mouvement très- lent, l'étirage de chaque chaude nécessitait plus d'une demi-heure, et obligeait à laisser séjourner beaucoup trop longtemps dans le four au

contact des gaz chauds, les fers déjà arrivés à une haute température. En supposant, d'ailleurs, que le déchet dit atteindre 5 p. i oo , il serait encore moindre que celui dans les fours à réchauffer à la houille, qui s'élève jusqu'à o p. oo. Il résulte donc de ces essais, que le four à réchauffer

de M. Karr atteint parfaitement son but, et qu'il offre par suite un avantage réel, puisqu'il réchauffe sans aucune dépense de combustible, une quantité de fer au moins égale à celle que l'on passait .dans l'ancien four à réchauffer de Pontens; et que le fer y subit un déchet moindre, sans que sa qualité soit altérée. Je dois ajouter en terminant, que ces résultats paraissent,présen ter une limite inférieure, des avantages