Annales des Mines (1850, série 4, volume 17) [Image 328]

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65o Résultatsdutraitemen L.

ASSOCIATION DE L'ARGENT

Les résultats de ce traitement ont été très-sa-

tisfaisants pendant plusieurs années sous le rapport du rendement ; ainsi, la proportion d'argent qu'on laissait dans les résidus était inférieure à un dixmillième et souvent même ne surpassait pas un

demi-dix-millième. Mais depuis sept à huit ans on a soumis à l'amalgamation des matières plus pauvres, que précédemment on avait laissées de côté : alors des changements ont eu lieu dans la nature des gangues qui sont devenues plus argileuses, et peut-être ausst dans la nature des composés argentifères. Depuis cette époque, les résultats de l'amalgamation ont été beaucoup plus imparfaits; la perte en mercure qui primitivement n'excédait guère 1/2 pour I d'argent obtenu s'est élevée à i 1/2 : les résidus ont retenu 2 à 2 1/2 et jusqu'à 3 dix-millièmes d'argent, et vu la pauvreté des sehlarnms que l'on traitait ainsi, la perte sur l'argent a été considérable ; elle a surpassé 25 et souvent même 3o p. ioo dans ces dernières années. Le faible rendement de ces matières provient évidemment en grande partie de la difficulté d'appauvrir au delà d'une certaine limite les substances argentifères, et par suite la perte éprouvée par le métal précieux doit être, proportions gardées, d'autant plus forte que la richesse du minerai est moindre. En outre, comme nous avons reconnu que les résidus d'amalgamation d'Huelgoat ne contiennent pas de chlorure d'argent en quantité sensible, les dernières portions d'argent que l'amalgamation

n'enlève pas doivent consister en desparticules très-

ténues d'argent natif et sulfuré qui ont résisté à l'action du magistral. Il faut remarquer aussi que la gangue qui les enveloppe est principalement argileuse et possède des propriétés plastiques ; or nous

AUX MINÉRAUX MÉTALLIQUES.

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savons que les gangues grasses sont les plus défavorables à l'amalgamation, et nous avons constaté directement que les résidus d'Huelgoat deviennent un peu moins rebelles à l'action du mercure quand ils ont été légèrement calcinés. C'est aussi par ces considérations que l'on a été Modifications ap guidé dans les essais qui ont été exécutés derniè- Ilioer,t,etes au traiterement à Huelgoat pour modifier le procédé d'amalgamation ; on a pensé que le mode de ehlo-

ruration par voie sèche, tel qu'on le pratique en Saxe, pourrait être substitué avec avantage à la chloruration lente que l'on produit par voie buhumide. On a clone soumis les schlamms à un grillage avec du sel marin dans un fourneau à réverbère : ces essais, qui ne sont point encore terminés

au moment où nous rédigeons ce mémoire, paraissent fournir des résultats plus avantageux que ceux obtenus en dernier lieu par l'ancien procédé sous le rapport du rendement en argent; mais l'amalgamation qui a lieu ensuite, comme d'habitude, dans des tonnes rotatives, en présence du fer métallique donne lieu à une perte assez forte sur le mercure. En vue de l'atténuer, on ajoute dans

les tonnes une proportion d'eau un peu plus grande qu'elle ne devrait être, si l'on ne cherchait qu'a obtenir le meilleur rendement en argent : on en met une quantité égale à un peu plus

de la moitié du poids de la matière, ce qui

forme une pâte assez liquide. On espère diminuer ainsi la division extrême qu'éprouve le mercure. On éprouve beaucoup de difficulté à le réunir, lorsqu'il s'est divisé et qu'il a pris l'aspect d'une

poussière noire qui vient former comme une écume à la surface; la portion qui reste avec les boues occasionne une double perte, en argent et