Annales des Mines (1850, série 4, volume 17) [Image 311]

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616 Amalgamation extraire

des speiss de co-

ASSOCIATION DE L'ARGENT

par amalgamation la petite quantité d'ar-

baltargentifères. gent que contiennent certains speiss obtenus dans la fabrication du verre de cobalt avec des minerais

un peu argentifères. Ces speiss sont des combinai-

sons (l'arsenic et d'un peu de soufre avec divers métaux, fer, nickel , cobalt, cuivre, bismuth, etc.; ils contiennent 35 à 4o p. too d'arsenic et des proportions d'argent variables de 3 dix-millièmes à 3 millièmes (I à io lots par quintal); leur traitement par amalgamation est un peu compliqué, et on peut le citer comme l'un des plus difficiles que puisse présenter l'amalgamation des produits métallurgiques. Il se rapproche de celui que l'on applique aux maties argentifères, mais il exige des soins encore plus minutieux : une des plus grandes difficultés consiste à obtenir un grillage complet de toutes les particules du speiss; les petites Ordons qui resteraient dans la masse sans avoir été oxydées retiendraient l'argent et entraveraient l'amalgamation en se mélangeant intimement avec

le mercure, dont la séparation deviendrait alors très-difficile. On procède d'abord à un grillage préalable, sans addition, pour chasser l'arsenic et oxyder les métaux autres que l'argent. Ici on n'em-

ploie pas, comme on le fait d'habitude, le poussier de charbon pour décomposer les arséniates qui se forment; c'est afin de ne pas salir la matière et afin d'éviter la réduction d'un peu de speiss à l'état métallique. D'ailleurs on apprécie le degré d'avancement du grillage en passant à travers un crible une portion de la matière prise sur la sole: les parti es qui sont encore à l'état d'arséniure restent sur le crible sous forme de grains ronds qui se dépouillent par frottement de leur enveloppe oxydée. Quelque soin que l'on ait apporté au grillage,

AUX MINÉRAUX MÉTALLIQUES.

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on est obligé de faire un tamisage pour séparer les parties incomplétement oxydées. Puis on pul, vérise la matière sous des meules et on la grille de nouveau, pendant six heures au moins, à une température élevée, avec addition d'environ 8 p. too de sel marin et 2 p. too de sulfate de fer. Ensuite on l'amalgame dans des tonnes avec moitié de son poids de mercure en présence de l'eau et du fer. S'il y reste des grains de speiss non oxydés, ceux-ci réduisent l'amalgame à un grand état de division, et il faut alors employer beau-

coup plus de temps pour le séparer par lavage. Après distillation l'argent doit être raffiné avec soin, parce qu'il est allié à de petites quantités de

métaux étrangers. Les résultats de ce procédé ne sont pas tout à Pésuliats mode de tradefait satisfaisants, surtout sous le rapport du rende- ment. ment en argent; il est vrai que les conditions sont bien plus défavorables que dans le traitement des autres matières : la perte en argent s'élève à en-

viron 13 p. Io°, non compris ce qui disparaît dans le premier grillage. La plus grande partie

de l'argent qui est perdu reste dans les résidus, où il paraît être retenu principalement par l'arsenic qui ne peut être expulsé qu'incomplétement, malgré l'élévation de la température; et cette élévation même tend à volatiliser une portion de l'argent, surtout lorsqu'il est à l'état de- chlorure. La perte en mercure a pu être réduite à de faibles proportions par les améliorations que l'on a réalisées dans le travail; ainsi on est parvenu à ne consommer qu'une quantité de mercure égale à un demi-millième du poids des speiss , résultat aussi parfait que celui obtenu dans l'amalgamation des minerais de Freyberg.