Annales des Mines (1849, série 4, volume 15) [Image 243]

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SUR LES PUITS NATURELS

OU ORGUES GÉOLOGIQUES.

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velles sources thermales venaient d'être mises à jour dans des carrières près de Burtsched, et que les eaux sortaient par des cavités existant dans le

rencontra les nouvelles sources. Lorsque je visitai les lieux , le point du niveau constant des

calcaire de transition. Je reçus également de M. V. Monheim, pharmacien , une caisse d'échantillons

calcaire qui le recouvrait précédemment. Les pierres avaient toutes été enlevées jusqu'à ce niveau , et les eaux thermales se tenaient dans les trous qu'elles avaient formés à une hauteur telle,

du terrain formant les parois de ces cavités. Ils consistaient partie en un calcaire gris-blanchâtre, terreux, schisteux et ti ès-lamelleux , et remarquablement altéré; partie en fort belles stalactitesmamelonnées,qui s'étaient introduites comme une formation plus récente dans les vides du calcaire rongé et les avaient recouverts.

Ce ne fut qu'au commencement de mai i845 que je pus aller moi-même visiter la localité. Par malheur l'avancement des travaux avait déjà fait disparaître une bonne partie de ce que l'on pouvait voir dans les commencements. Voici ce que j'observai moi-mètne et ce que des communications dues à l'obligeance de M. Monheim rn'ap-

prirent plus tard Derrière la place qui précède la source chaude de Burtscheid employée comme boisson , s'élève une terrasse qui, jusqu'au sommet de.son talus, peut avoir une vingtaine de pieds. Contre cette terrasse est adossé l'établissement de bains appelé Rosenbad. Immédiatement à côté de ce batiment et à une petite distance de la source minérale on a aplani le terrain , l'automne. dernier, pour y élever une nouvelle construction. Pour cela, il a fallu

entamer la terrasse, et l'on est arrivé bientôt au calcaile dévonien ou de l'Eifel , qui affleure dans la vallée de Burtscheid sur une étendue qui n'est pas très considérable. Ces travaux de déblaiement avaient formé .dans

le calcaire une petite carrière; c'est là que l'on

sources était déjà entièrement dégarni de la masse

qu'il n'était plus nécessaire que de creuser fort peu

la pierre encaissante pour leur donner écoulement, opération nécessaire pour pouvoir déterminer l'abondance des sources. Immédiatement derrière elles s'élevaient encore les couches calcaires avec leurs sommets découpés.; elles forruaient une espèce d'escalier irrégulier, dont le point culminant se trouvait à 20 pieds environ an-dessus du niveau des sources. Le calcaire dévonien (ou de l'Eifel) se présente ici, dans les points où il a conservé son état normal, avec tous ses caractères les plus habituels ainsi il est très-solide, très-propre à être employé pour l'architecture, comme pierre de taille, et

notamment pour encadrement de portes et de

fenêtres. Il a une couleur grise assez foncée et est

entremêlé d'un grand nombre de veinules de spath calcaire. L'inclinaison de ses couches est de 8o° S.-E., et leur direction 4 heures (600 N.-E.

S.-0.). D'api ès la disposition de la carrière, elles se trouvaient plonger en sens contraire des gradins. Ce qui me frappa le plus au premier coup , ce furent des trous cylindriques à peu près. verticaux, creusés en divers points dans les parois de la carrière. Je reconnus bientôt que les cavités remplies d'eau au sol de la carrière avaient absolument les mêmes formes que ces grands cylindres vides découpés dans les massifs supérieurs.