Annales des Mines (1849, série 4, volume 15) [Image 4]

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EXPLOSIONS ET RUPTURES

indiqué par le timbre 2 dont la chaudière était frappée.

Les plus habiles constructeurs admettent la règle de Watt, qui a limité à t kilogramme par millimètre carré la charge qu'il convient de faire supporter aux tiges des machines à vapeur qui agissent alternativement en tirant et en poussant. 3° La partie de la tige qui s'est séparée présen-

tait une résistance trop faible pour les chocs qu'elle recevait de la clavette, contre laquelle elle était appuyée.

Le calcul, d'accord avec les règles adoptées

N 3.

Le Comte-de-

Paris.

dans la pratique, fait voir que cette résistance aurait dû être décuple de celle que présentaient les dimensions données. (Voir, page 17, la note dans laquelle M. Phillips, ingénieur des mines, a développé ce calcul.) A son premier voyage, une demi-heure après

son départ, à 2 milles du port de Ciotat, le paquebot à vapeur le comte-de-Paris a éprouvé une grave avarie.

Le vent était fort, la mer était grosse; la cheminée a été renversée, elle a brisé le réservoir de vapeur qui l'entourait à sa base ; l'eau a pénétré par les conduits intérieurs dans le foyer, elle a été

projetée en dehors avec violence; elle a atteint trois personnes, qui ont succombé aux blessures qu'elles Ont reçues dans cet accident.

Quatre chaînes de fer de to millimètres de

diamètre Sônienaient seules la cheminée; on avait négligé de leur donner du mou pour qu'elles pusSent céder sans effort ami effets de la dilatation elles étaient trop faibles, elles se sont rompues ; elles ont déterminé la chute de la cheminée avec Wittes ses tristes conséquences.

D'APPAREILS A VAPEUR.

Ce n'est pas la première fois que l'on a signalé la chute d'une cheminée sur un 'bateau à vapeur. M. Combes en a cité deux exemples observés sur des bateaux anglais, le Lucifer et la illermaid , dans un rapport qu'il a lu à la commission centrale des machines à vapeur dans la séance du 29 octobre 1847. Le Comte-de-Paris est parti du port sans permis de navigation; il n'avait point été visité par une commission de surveillance des bateaux à vapeur. Le 2 u ill et 1846, à cinq heures et demie du ma-

tin, à Moosch (Haut-Rhin), dans la filature de M. Koechlin, le fond postérieur d'un bouilleur

s'est détaché ; on l'a trouvé à o,6o de distance horizontale du lieu où il serait arrivé en tombant verticalement. Un fer de la chaudière, du poids de 44 kilogrammes, a été lancé à une distance de 13 mètres. La chaudière a reculé à un décimètre en sens contraire. Le fourneau a été démoli ainsi qu'une partie

des murs du hangar qui le recouvrait; le toit n'a reçu aucun dommage. Une brèche de om,45 de hauteur a été faite dans un des angles de la cheminée; l'eau a jailli à une distance d'environ 17 mètres dans le sens de l'axe du bouilleur. Personne n'a été blessé. La chaudière était pourvue des appareils de sûreté prescrits par les règlements; il y avait de l'eau dans la chaudière en quantité suffisante, elle porte

le timbre 3 1/2. La tension de la vapeur était indiquée au moment dé l'accident parie manomètre à 3 atmosphères 5/8. Le bouilleur avait: longueur, 4m,97; diamètre, o ,35;

N. 4. Filature de Moosch.