Annales des Mines (1848, série 4, volume 14) [Image 90]

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COMPOSITION GÉOLOGIQUE DU CHILI

La ville de Iumbel , dont nous avons déjà parlé, se trouve à une altitude de 86 mètres, hauteur moyenne-, à la latitude de la Concepcion,

du bord occidental de la plaine intermédiaire ; cette plaine, dont la largeur en cet endroit est

  • d'environ 5o kilomètres, s'élève sensiblement en

allant vers l'Est. On y retrouve le même terrain tertiaire qu'à Concepcion et Talcahuano, recouvert d'alluvions de même nature que celles du Bio Bio.

Il est à remarquer que, lors du fameux tremblement de terre de 1835 , les villes de Concepcion , de Talcahuano et de Iurnhel, bâties sur le terrain -tertiaire , furent détruites, tandis que les

villages de Gualqui et de Rere, bâtis dans la chaîne granitique,des Cordillères de la côte, ainsi que celui d'Antuco, situé presqu'au pied du volcan

du même nom, dans les Andes, ne souffrirent aucun dommage. Il est donc présumable que, dans ce pays, les effets des tremblements de terre ne dépendent pas du voisinage des volcans actifs dans les Andes, mais plutôt de la nature du sous-sol , et peut-être des causes qui agissent sous la ligne des escarpements de la côte. Ainsi

les villes du Chili qui, dans ces trois derniers siècles, ont le plus souffert des tremblements de terre, sont celles situées sur les bords de l'Océan, comme Valparaiso , Con cepcion et Valdivia, et celles bâties dans la plaine intermédiaire, comme Santiago, Tolca , Chillan, Iumbel, etc. Le climat de cette plaine, à la latitude de Concepcion , est encore doux et tempéré, quoique les pluies y soient déjà beaucoup plus fréquentes que dans la partie Nord de cette même plaine. Les saisons y sont plus marquées , et les vents pé-

A LA LATITUDE DE CONGEPCION.

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l'iodiques moins réguliers que sur la côte. Un vent de l'Est ( el pueche) s'élève dès la pointe du

jour; vers neuf ou dix heures du matin, il est remplacé par un vent du Sud, lequel passe peu à peu, en augmentant de force, en un vent du

S.-0. ou l'Ouest (la travesia); ce dernier arrive le plus souvent à son maximum d'intensité vers les trois ou quatre heures du soir, puis il se calme

peu à peu. Les pluies accompagnent ordinairement les vents du Nord, qui sont assez fréquents dans la saison d'hiver, et qui dérangent alors la périodicité des vents. ordinaires. A 26 kilomètres au S -E. de Iumbel, et au Saut du rio de la Laja.

milieu de la plaine intermédiaire , se trouve le fameux saut du rio de la Laja (shlto' de la Laja).

Le rio de la Laja prend naissance au pied du volcan d'Antuco, et atteint, en descendant dans la plaine, une largeur de 120 i5o mètres. Il coule d'abord

au fond d'une vallée profonde creusée dans de nombreuses assises de sables et de conglomérats modernes. Mais en arrivant au milieu de la plaine

ses eaux se trouvent presque au niveau de cette dernière, et s'écoulent sur une couche superficielle de conglomérats volcaniques, dont les fragments sont de même nature que les roches volcaniques

d'Antuco. Cette couche est dure, tenace, et recouvre d'autres couches terreuses ou arénacées, tendres et faciles à désagréger. Il en est résulté un escarpement vertical de 15 à no mètres de hauteur, sur toute la largeur duquel la rivière se précipite en offrant un magnifique coup d'oeil. Voici la coupe du terrain que présente la gorge

au fond de laquelle le rio de la Laja se précipite , fig. 4 ) (Pl. (A) Couche superficielle d'alluvions et de terre