Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 336]

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CONSTITUTION MINÉRALOGIQUE ET CHIMIQUE

moins pâle, ou même lilas ou violacé; elle peut aussi être rouge ou légèrement brunâtre, ou rouge de chair (1). De même que dans le labrador du porphyre de Belfahy, l'altération atmosphérique a pour effet de mettre en liberté l'oxyde de fer, ,et le feldspath prend alors une teinte rouge tirant sur le rouge de brique. Ses cristaux formés d'une manière plus ou moins

parfaite, par cela même qu'ils ont une couleur différente de celle de la pâte, donnent à la roche une structure porphyrique bien caractérisée ; ils ont généralement plusieurs centimètres, et leur longueur peut aller jusqu'à 8 centimètres. (Voir pour leur couleur et leur forme les fig. 6, 7, 8

et 9, Pl. Fil.) Densité.

Forme.

trouvé pour leur densité 2,55 r. Leur dureté est un peu moindre que 6. L'étude minéralogique de ces cristaux a montré qu'ils ont les deux clivages perpendiculaires P etg' qui caractérisent l'orthose (voir Minéralogie de M. Dufrénoy, pour la désignation des faces représentées par ces notations); de plus on peut obtenir, mais difficilement, deux clivages suivant les faces M. Ils sont toujours engagés dans la pâte de la syé-

nite, et l'on ne peut en séparer que des fragments; mais l'étude des sections que présentent un grand nombre de cassures montre qu'elles sont parallélogrammiques ou hexagonales, et les cristaux résultent des faces P, g', M, etc. (fig. too et suiv., Minéralogie de M. Dufrénoy ). Presque toujours ces cristaux sont maclés et leur (1) Durrenoy et Elle de Beaumont. Carte géologique, t. I, p. 334.

669 macle est celle qui a été étudiée depuis longtemps DES ROCHES DES VOSGES.

dans les cristaux du Drachenfels; c'est aussi celle qu'on observe le plus généralement dans Vorthose; elle résulte de la pénétration de deux cristaux qui auraient été retournés autour de l'arête H, de façon que l'un fît volte face à l'autre; elle est représentée

par lafig. i, Pl. VII. Les faces g' de ces cristaux sont très-développées; par suite, les faces M le sont assez peu, et par conséquent les cristaux maclés ont toujours une faible épaisseu r perpendiculairement àg'. Tou tes choses égales , on conçoit que la cassure du cristal maclé sera la plus fréquente dans

le sens de sa plus grande longueur et aussi parallèlement à ses clivages g' et P; mais parallèlement à g la macle n'est ordinairement pas visible, les cristaux étant également développés et se recou-

vrant mutuellement. Il n'en sera pas de même lorsque, comme cela a lieu généralement, le cristal maclé se brisera suivant des plans parallèles à P,

et tels que ô. Alors une partie du cristal sera plane et miroitante par le jeu de la lumière sur la

cassure parallèle à P, tandis que l'autre partie sera esquilleuse et obscure, P étant dirigé en sens inverse. Quand les axes des deux cristaux composant le cristal maclé viennent à se confondre, ils coupent le plan parallèle à P mené suivant aG en

un même point o, et leur plan diagonal parallèle à g' étant commun, a pour trace vs (voirfig. 2): on a supposé sur la figure que ce plan formait en outre la surface de séparation, comme cela a lieu

ordinairement, en sorte que le cristal maclé présente un hexagone allongé, dont une moitié est brillante, tandis que l'autre moitié est obscure. Quand les deux axes sont parallèles, le plan diagonal étant encore commun, on a une section Tome .XIII, 1848. 43