Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 296]

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5 15. ÉTAT PRÉSENT ET AVENIR

DU COMMERCE DU CUIVRE.

époque, la Grande-Bretagne a trouvé dans ses colonies de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande un nouvel approvisionnement de minerais, équivalent à 2.400 tonnes de cuivre métallique, et dont l'importation masque en partie la diminu-

cette hypothèse même, il y aurait encore convenance à établir une fbnderie dans la France mé-

tion des importations américaines. Cette facheuse influence du tarif de 1842 est encore visiblement

inscrite dans les relevés de la douane française (p. 586). Depuis 1842 les importations Élites par la Grande-Bretagne ont diminué de moitié

environ, tandis que celles de tons les autres

pays producteurs de cuivre ont considérablement augmenté. La France s'applique en ce moment

à reprendre avec la Russie, la Suède, etc., les

anciennes habitudes commerciales qui, de 1831 à 1842, avaient été partiellement interrompues. Ce sont surtout les importations directes faites par le Chili et les divers États américains producteurs de cuivre, qui tendent à s'accroître, ce qui démontre que les exploitants de ces contrées, découragés par le tarif anglais, s'appliquent maintenant à fondre leurs minerais sur place et à expédier directement les cuivres aux consommateurs.

Enfin l'importation , encore peu considérable, mais rapidement croissante des ruinerais américains en France est un autre symptôme du tort qui est résulté pour le commerce anglais du tarif

de 1842, et de la situation avantageuse qn'il a faite aux fonderies du continent. Il y a lieu de penser que ces faits seront appréciés en Grande-Bretagne, et conduiront à la réforme du tarif (1). Mais dans (1) Le gouvernement anglais a présenté, le 22 avril dernier, un bill qui sera certainement adopté par le parlement; ce bill réduit à un simple droit de balance les

ridionale, soit pour tirer parti des conditions

favorables que le bassin de la Méditerranée présente, en tout état de choses, à ce genre d'industrie, soit au besoin pour soustraire le commerce français à de nouvelles exigences de la douane anglaise.

Des opérations commerciales entreprises avec Circonslances habileté, poursuivies avec persévérance et ayant citi porfatav,(7ieennt des mipour but. de ramener des minerais en retour de France neraisétrangers. produits français peuvent seules décider jusqu'à

quel point le littoral de la Méditerranée peut prétendre à recevoir du grand Océan des minerais de cuivre pour le même fret que paient les ports de Swansea, de Liverpool et de Londres. Le taux

le plus ordinaire est de 105 shillings par tonne pour les minerais transportés du Chili, et de 45

shillings pour les minerais de Cuba ; et il est évi-

dent que la fonderie de Caronte prendrait un grand essor si nos négociants parvenaient à ramener à peu près aux mêmes conditions les minerais de ces deux grandes sources de la production du cuivre. Dès à présent toutefois cette fonderie pourrait recevoir, sans concurrence possible de la part des fonderies galloises, les mi nerais qui s'extraient surie littoral dela Méditerranée, en Toscane, en Algérie, etc. Les seules mines

de Toscane, dont l'exploitation ne date que de quelqies années, ont parfois envoyé à Swansea des quantités de minerais tenant 200 à 3oo tonnes de droits élevés qui sont imposés aujourd'hui à l'importation des minerais de cuivre et du cuivre métallique. Ainsi se trouve confirmée cette prévision écrite en 184,7. (Mai 1848.) 38 Tome XIII, i848.