Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 249]

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S 12. Xe OPÉRATION.

sir le moment précis auquel le métal atteint le maximum de malléabilité. Cette prise d'essais est une des circonstances les plus intéressantes de la fabrication du cuivre ; c'est une de celles qui peuvent le mieux montrer à quel degré remarquable les métallurgistes praticiens sont parvenus à réunir dans leurs méthodes de travail la simplicité des

moyens à la précision rigoureuse des résultats. L'étude d'un atelier d'affinage démontre aussi qu'un art qui développe chez les ouvriers l'aptitude à observer des phénomènes aussi délicats doit, à quelques égards, exercer sur l'intelligence humaine et sur la civilisation une influence du même ordre que celle des sciences d'observation proprement dites. L'appréciation des qualités que possède à chaque instant le bain de cuivre en élaboration se fait de la manière suivante : après avoir découvert une petite partie de la surface du bain à im,20 environ au delà

de la porte , l'ouvrier prend vivement une petite quantité de cuivre dans une lingotière soudée .4 l'extrémité d'une forte tige de fer; il ramène ainsj un petit lingot ayant environ o,04 de longueur avec une section transversale de i 1/2 centimètre carré. Ce lingot, placé sur une enclume, est immédiatement entaillé avec un ciseau d'acier, vers le milieu de sa longueur, sur un quart ou un tiers de son épaisseur. On le fixe ensuite par une de ses extrémités entre les mâchoires d'un étau, et on le rompt en. deux parties en frappant fortement au marteau l'autre extrémité. La cassure fraîche ainsi obtenue présente pour chaque sorte de cuivre des nuances qui permettent à l'essayeur d'apprécier le degré de malléabilité. En outre, pour une espèce de cuivre déterminée, les caractères de la çaseure

FABRICATION DU CUIVRE MALLÉABLE.

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varient, de minute en minute, aux derniers moments de l'opération , par des nuances beaucoup plus tranchées que toutes celles qui pourraient être révélées par des réactions chimiques. L'exposé de tous les faits que j'ai pu constater avec l'assistance d'un habile affineur exigerait des développements

qui ne peuvent trouver place dans le présent travail ; une description claire des nuances délicates qu'apprécie sûrement l'oeil d'ut1 affineur exercé présenterait d'ailleurs des difficultés du même ordre que celles qu'aurait à surmonter un minéralogiste qui se proposerait de décrire tous les caractères indispensables à la détermination pratique des minéraux. je crois cependant utile de fixer

l'esprit du lecteur sur l'admirable efficacité des méthodes découvertes par les fondeurs gallois : dans ce but , j'exposerai les faits relatifs :à l'un des cas les plus simples , à l'affinage des cuivres provenant

des mattes-régules de scories, les plus purs que livrent au commerce les fonderies galloises.

Si l'on opère, comme il a été dit ci-dessus, en Caractères spéessais prenant des essais de minute en minute, en coin- ciaux des e (ci a: dp ru,n_ du charbon et(Iliajz mencant à une époque où l'action le bouillonnement produit par le b n'ont pointmiére qualité.ois été suffisamment prolongés, et en continuant in-

définiment à laisser le métal sous cette double influence , on observe dans la cassure des lingots successifs les caractères suivants. Les premiers, fin-

gots présentent une cassure grenue, mate, terne , d'un rouge-brique foncé : c'est à peine si l'on remarque un indice d'éclat métallique dans la partie de la cassure ou de l'arrachement contigu à l'en:taille faite à l'aide de l'acier. Dans les échantillons suivants, ces caractères se modifient par nuançO