Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 223]

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s 7. r OPÉRATION.

matte qui, dans la coulée principale, se chargeait d'une grande quantité de cuivre, j'ai constaté que cette première partie en était toujours exempte; j'ai ainsi démontré directement qu'un refroidissement graduel de la matte opéré au contact de la

scorie est la condition première du dépôt cuivreux. Ayant remarqué que des maltes bleues, identiques par leurs caractères extérieurs, se char-

geaient de quantités fort inégales de cuivre métallique, j'ai soupçonné que cette circonstance devait être attribuée à une variation dans la proportion d'oxyde cuivreux dissous dans le silicate; il doit arriver en effet, si cette théorie est exacte, que, pour une même teneur en sulfure ferreux,

la matte doit produire d'autant plus de cuivre

que la scorie est plus chargée d'oxyde cuivreux j'ai, en effet, vérifié plus tard cette présomption par l'analyse. Enfin, j'ai- pensé que je pourrais à volonté stimuler la production du cuivre métallique en un point déterminé 'd'une coulée des fontes IV et V, en introduisant soit du sulfure de fer dans une matte très-blanche, soit de l'oxyde ,Cuivseux dans une scorie peu chargée de cet oxyde.

Ces expériences, que j'ai souvent répétées en employant comme excitants la matte bronze et ces Matières fondues riches en oxyde cuivreux qui se forment à la fin de l'affinage (Xe opération), ont toujours répondu à mon attente. Ce succès m'avait

fait espérer qu'en graduant convenablement le refroidissement des matières, je parviendrais à produire du cuivre cristallisé. Après une suite (fessais , j'ai été conduit à opérer de la manière Sui-vante. Dans le milieu de la rigole de coulée, ,

je pratiquais un réservoir en forme de calotte sphéfigue , de ce,6o de diamètre, profond au centre

FONTE POUR iviel'ESTiEuE.

445 de om,25, et ou cette profondeur allait graduelle-

ment en diminuant vers le bord. Ce bassin , en communication avec le reste de la rigole., se trou-

vait complétement rempli de (natte, puis recouvert d'une masse de scorieayant environ cr,25 d'épaisseur; dès que la coulée' était achevée-, j'in=

troduisais, selon la nature des matières sur lesquelles j'opérais, une dose plus ou moins forte de -

matte bronze très-ferreuse, en un point de la matte bleue, et une dose équivalente de silicate cuivreux dans la région correspondante de la sco-

rie; puis aussitôt que la pellicule supérieure de cette scorie était solidifiée, je projetais à la surface du charbon pulvérulent et une masse considérable de sable, de manière à préserver autant que possible les matières fondues de toute cause brusque de refroidissement. Ces essais, que je n'ai pu prolonger autant que je Fettieliagartia,

l'aurais désiré dans des ateliers où l'on se préocCupe peu de questions scientifiques, ne m'ont point fourni le produit en vue duquel ,je les avais entre-

pris; mais ils m'en ont fourni un autre tout à fait inattendu et encore plus curieux. L'un de ces essais m'a présenté, au contact de la matte et de

la scorie, une vaste géode ayant au moins une capacité de 200 centimètres cubes, remplie en totalité de cuivre groupé en fils extrêmement dé-

liés, irisés des plus vives couleurs, et offrant à peu près la flexibilité des fils provenant de matières organiques. L'ensemble de ce dépôt avait à peu près la consistance d'une grosse masse d'étoupes. L'analyse dont le résultat est rapporté après, prouve que ces fils se composent de cuivre presque pur :

fibreux.