Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 128]

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NOUVEAU TRAITEMENT 110TALLURGIOUE

couples, produisant au galvanomètre une déviation de l'aiguille de 45 à 5o degrés, nous avons pu ramener une quantité fort notable de cuivre à l'état métallique, après avoir fait passer le courant pendant plus de deux heures à travers le sulfure de cuivré fondu ; mais la majeure partie du sulfure de cuivre était restée non décomposée. Ces expériences nous ont convaincus que l'action de la pile est faible sur le sulfure de cuivre,

et que la grande énergie du courant voltaïque nécessaire pour la décomposition, ainsi que la difficulté de disposer convenablement les appa-

reils, empêcheraient ce procédé de traitement direct des minerais sulfurés par la pile d'être employé dans l'industrie pour le traitement du cuivre sulfuré et à fortiori du cuivre pyriteux , qui est le minerai le plus ordinaire du cuivre. Des expériences analogues aux précédentes dans lesquelles nous avons remplacé les deux pôles en coke par des tiges de fer, nous ont indiqué que

l'action de la pile rend plus rapide, mais non pas complète, la réduction du sulfure de cuivre par le

fer. Il se formait toujours une matte riche en cuivre.

L'action de la pile, aidée de celle du fer, n'a séparé du cuivre pyriteux qu'une très-faible proportion de cuivre. Dans des essais analogues faits sur la galène ce minerai s'est comporté comme le cuivre sulfuré. Nous avons ensuite répété les expériences de M. Napier, et cherché à réduire le silicate fondu

de cuivre et de fer par un courant conduit par deux pôles, l'un en fer, l'autre en graphite, en contact immédiat avec la matière fondue. Mais nous n'avons pas tardé à nous convaincre que des

DES MINERAIS DE CUIVRE

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trois agents employés dans le creuset pour la réduction de l'oxyde de cuivre, le graphite, le fer, le courant, les deux premiers, principalement le fer, étaient bien suffisants : de nombreuses expériences nous ont prouvé que par l'action du fer seul un silicate de cuivre contenant, outre l'oxyde de cuivre, d'autres bases telles que la soude, la chaux, l'oxyde de cuivre, abandonne en très-peu de temps la totalité de son cuivre, réuni en culot à l'état de pureté complète. Nous avons essayé postérieurement de réduire

l'oxyde de cuivre dans un silicate multiple en fusion, au moyen d'un courant voltaïque assez énergique conduit à travers la matière fondue par deux fils de platine éloignés l'un de l'autre de moins d'un centimètre. Nous n'avons jamais obtenu la moindre indication d'action réductive en continuant pendant plus de deux heures l'action

du courant produit par une pile à courant cou, stant de vingt-quatre couples. C'est ainsi que nous avons été conduits à cher, cher dans l'action du fer le principe de la redue, tion de l'oxyde de cuivre. Nous avons d'abord fait plusieurs expériences dans des creusets afin de déterminer les circonstances les plus favorables à l'action du fer. Voici les principaux résultats que nous avons obtenus Dans notre creuset étaient disposées deux ou plusieurs tiges en fer plongeant presque jusqu'au fond et maintenues à la partie supérieure par une couche de lut. La matière employée était soit du cuivre pyriteux grillé , soit un mélange d'oxyde de fer, d'oxyde de cuivre et de sable ; nous ajoutions, comme fondant, de la soude ou du verre terreux ou même seulement du carbonate de chaux.