Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 125]

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SUR LES VARIATIONS, EN PROFONDEUR,

Les faits présentés et discutés dans cette note, peuvent contribuer à préciser encore la théorie générale des gîtes métallifères. Ils nous montrent en effet les résultats des émanations souterraines se modifiant de plus en plus à mesure qu'on s'éloigne du siége des actions génératrices, de manière à

former, suivant les observations de M. Elie de Beaumont (1), des zones de nature différente. Ainsi les minerais sulfurés, oxydulés et peutêtre natifs, forment la zone la plus inférieure que nous connaissions , laquelle se montre quelcluefois à la surface sous la forme de gîtes éruptifs : à ces minerais nous assignerons comme caractère l'état compacte et l'homogénéité des masses. On trouve en effet ces caractères très.

prononcés dans le fer oxydulé éruptif de la Cala-

mita dans l'île d'Elbe, et dans le fer oxydulé

éruptif du Taberg en Suède; on les trouve dans les pyrites et autres minéraux contenus dans les amphibolites de la Toscane et de la Norwège ; les métaux natifs contenus dans les trapps sont toujours à l'état compacte et se distinguent en cela.des métaux natifs des affleurements qui sont en dendrites cristallines et filaments capillaires. Une seconde zone est caractérisée par l'état cristallin et géodique des mêmes minerais, parie mélange et la variété des espèces et par la variété des

gangues ; cette zone comprend presque tous les filons. Le gîte si éminemment cristallin de Rio dans l'île d'Elbe appartient aussi à cette seconde

zone. Les pyrites, les falherz, galène, blende, argent rouge, etc., cristallisés du Harz, de la Saxe, du massif rhénan , etc., appartiennent à cette caté(1) Société géologique, séance du 3 juillet 1847.

DE CERTAINS GITES MÉTALLIFÈRES.

249 gorie des gîtes formés par sublimation. L'état des minerais rappelle en effet celui des matières amenées dans les cratères actuels par la vapeur d'eau, et cette zone nous représente les émanations des masses souterraines de la zone précédente. Enfin en approchant du jour nous trouvons les phosphates, les chlorures, les arséniates, les métaux natifs cristallins ou capillaires et les oxydes terreux des chapeaux de fer; minerais qui consti-

tuent une troisième zone aussi bien caractérisée que les. précédentes.

Les faits nous manquent pour apprécier les épaisseurs comparatives de ces diverses zones. La

zone inférieure nous apparaît comme ayant en quelque sorte une épaisseur indéfinie et qui ne peut être sondée ; la zone intermédiaire n'a jamais pu être traversée et des travaux de Soo mètres de profondeur pratiqués dans certains filons n'ont pu constater aucune variation qui annonçât la proximité des minerais de la zone inférieure. Quant à la zone supérieure, 5o mètres seraient presque une moyenne, et too mètres un maximum ; son épaisseur est donc très-faible comparativement à celle des deux autres, et elle n'a pour nous une grande

importance que parce que c'est celle qui se présente la première à nos recherches. Cette faible épaisseur de la zone des minerais superficiels doit nécessairemen t attirer l'attention sur le fait de sa conservation générale, à tel point que nous pouvons reconnaître sur les surfaces actuelles l'existence de bassins dans lesquelles les

gîtes métallifères, dont la formation est antérieure à la craie; ont mêlé leurs produits à ceux des actiôns sédimentaires. I fa ut conclure de cette conservation des phénomènes supérieurs que dans