Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 25]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

48

§ I er. CONDITIONS GÉNÉRALES.

ment avec le prix marchand du cuivre. J'ai même lieu de croire que peu de fondeurs se sont appliqués à déterminer rigoureusement les frais qu'entraîne chacune des sortes. Ils se laissent surtout influencer dans leurs achats par les résultats finan-

ciers de l'année précédente, par l'état de leur crédit, et par la nécessité où ils se trouvent de maintenir, en présence de leurs rivaux, rapprovisionnement de leurs usines. Le fondeur qui a réalisé pendant une année de grands bénéfices, se trouve naturellement porté à accroître l'année suivante l'importance de ses opérations , à acheter par conséquent une plus grande quantité de minerais , ou , ce qui revient au même, à attribuer dans ses offres une plus grande valeur au cuivre

contenu dans les minerais. Par un motif contraire, le fondeur qui a voulu trop accroître sa fabrication en haussant ses offres d'achat et qui a réduit par là ses bénéfices au-dessous de la limite convenable , se trouve conduit à faire baisser, autant qu'il dépend de lui , le prix des minerais, sauf à restreindre, par la diminution de ses offres,

l'importance de ses achats. C'est ainsi que, par l'excitation d'une concurrence à la fois active et modérée, les fondeurs se trouvent amenés, par le cours naturel des choses, à maintenir leurs bénéfices dans les limites qui assurent la juste rémunération de leurs industries, sans encourager la création de nouveaux établissements et surtout sans laisser aux mineurs l'espoir de mieux tirer parti

de leurs produits dans des usines annexées aux exploitations de mines. Définition du

standard

des

Dans les instructions qu'ils adressent à leurs

fondeurs gallois, agents et surtout clans le détail des opérations d'a-

DU TRAITEMENT MÉTALLURGIQUE.

49

chat, les fondeurs font usage d'un résultat auxiliaire dont le calcul est très-simple et qu'ils nomment le standard , parce que c'est en effet pour eux l'indice, le signal, de la valeur attribuée au cuivre contenu dans les minerais. Ils considèrent que le prix m, payé pour une tonne de minerai dans un lot dont la teneur en cuivre t (exprimée en fraction décimale de l'unité ) est déterminée par l'essai, se trouve augmentée par le fondeur de la somme f, équivalente aux frais de toute nature qu'entraîne le traitement métallurgique de cette tonne et au bénéfice que ce traitement doit donner; qu'en conséquence-, le prix de la tonne de métal , implicitement désigné par le prix d'achat,

ou en d'autres termes le standard s, est donné par la relation

Cette formule est évidemment la clef de toutes les supputations qu'entraîne l'achat du minerai. Lorsque f représente exactement la somme des frais et des bénéfices que veut s'attribuer le fondeur, s représente nécessairement le prix net de vente qu'il doit trouver sur le marche ; en sorte, par exemple, que le fondeur qui aurait vendu à l'avance son métal au prix s par des marchés à longs termes, et qui voudrait se borner à prélever, sur chaque tonne de minerai, une somme f pour ses frai S et bénéfices, devrait offrir pour chaque tonne de minerai de la teneur t, le prix m indiqué par la relation 777, st Mais la chose que les personnes engagées dans le commerce du cuivre désignent sous le nom de

Tome XIII, '848.

4

.