Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 18]

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I". CONDITIONS GÉNÉRALES 34 ploitants pour toutes les concessions qui leur sont

faites par l'État. Toutefois, ce système ne peut être considéré comme équitable qu'à la condition d'avoir précédé les concessions faites par le souverain. La difficulté qui s'attache à l'établissement

d'un tarif exact y est éludée et non résolue; car en admettant que l'impôt prélevé, en vertu du tarif d'achat , par le domaine puisse être utilement et équitablement imposé à l'industrie des mineurs , cet impôt se trouve par le fait réparti fort inégalement entre les exploitants producteurs de qualités diverses de minerai, si le tarif n'est en

harmonie ni avec les frais qu'entraîne le traitement métallurgique de chaque qualité, ni avec la valeur marchande des métaux, Je suis d'avis néanmoins qu'il ne serait pas impossible d'établir des tarifs exacts dans des usines bien administrées, et avec le concours d'une comptabilité à la fois plus simple et plus précise que celle qui fonctionne ordinairement dans les usines do-

maniales du continent. Je pense aussi que la eréation de grandes fonderies domaniales, dirigées par des métallurgistes éclairés, achetant les minerais des mines particulières, suivant un tarif équitable, sera toujours , dans presque toutes les contrées , l'institution la plus favorable au développement de l'industrie minérale. Il semblerait au premier aperçu que le moyen le plus simple de résoudre les difficultés qu'entraîne l'appréciation de la valeur réelle des divers minerais, est d'abandonner cette appréciation à des intérêts particuliers dont la concurrence offrirait aux producteurs de minerais toutes les garanties désirables. L'expérience toutefois confirme rarement cette

DU TRAITEMENT MÉTALLURGIQUE.

35 prévision , clans les districts de mines du continent : elle prouve que l'existence de fonderies rivales juxtaposées est en général une combinaison

funeste à l'intérêt des exploitants et par conséquent à l'industrie minérale. Les frais de traitement des minerais métalliques se composent de deux éléments principaux : l'un comprend les

frais spéciaux de réactifs et de main-d'uvre, qui croissent à peu près comme la quantité des minerais traités; l'autre, les frais généraux de

direction, de surveillance, d'administration, de commerce, etc..., qui, entre certaines limites fort larges, restent à peu près constants, quelle que soit l'importance des opérations de l'usine. Il résulte de là qu'une grande fonderie centrale qui

élabore tous les minerais d'un district ne supporte pas de frais spéciaux plus considérables que la somme de ceux qui auraient lieu dans six fonderies rivales concourant à l'achat de ces mêmes minerais, tandis que ses frais généraux sont six fois moindres. Il est essentiel de remarquer aussi qu'une fonderie centrale qui reçoit tous les minerais d'un district peut établir entre ces minerais des mélanges réguliers très-favorables au traitement métallurgique, opérer avec des appareils puissants

consommant peu de combustible et de maind'oeuvre, établir sur les scories et les divers dé-

chets du traitement un contrôle très-méthodique, tous avantages interdits à de petites usines qui ne peuvent introduire aucune régularité dans l'achat des minerais, sous l'empire d'une concurrence dont le principe même repousse toute règle, toute combinaison systématique. On conçoit donc aisément que, même en se réservant des bénéfices considérables, une seule fonderie