Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 378]

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ACCIDENTS ARRIVÉS DANS LES MINES.

Le 2 février 1832, l'une des galeries de la mine du Gourd-Marin, département de la Loire, s'écroula subitement et enveloppa sous ses ruines

les nommés Grégoire et Bonnard. Leurs camarades s'épuisaient en de vains efforts pour parvenir jusqu'à eux. Les décombres qui s'accumulaient

sur une vaste étendue les séparaient de plus en plus des secours qu'on tentait de leur porter et faisaient perdre presque tout espoir de les sauver.

ACTES DE COURAGE ET DE DÉVOUEMENT.

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nourriture, depuis le i mois, quatre heures du soir, qu'ils étaient entrés dans la mine. Sans parler de la belle conduite de MM. les ingénieurs dans ces tristes circonstances, un employé de l'exploitation du Gourd-Marin s'est particulièrement fait remarquer par sou courage et Son dévouement : c'est le sieur Desormes , gou-

verneur de la mine. Aussi M. le ministre du

MM. Delsériès et Gervoy, ingénieurs des mines, accoururent en toute hâte, dès qu'ils furent infor-

commerce et des travaux publics a décidé qu'une médaille d'honneur serait décernée à ce généreux citoyen.

mine et se mirent à la tête des travaux. Leur présence, leurs conseils augmentaient la confiance et l'ardeur. Cependant de graves dangers menaçaient les

Le io avril 1834, un dégagement de gaz hydrogène, occasionné par un éboulement récent

més de l'événement. Ils descendirent dans la

travailleurs. On était sur un sol qui s'ébranlait et qui, à chaque moment, était prêt à s'entiouvrir.

La deuxième nuit, depuis le commencement du désastre, un éboulement assez considérable vient inspirer des inquiétudes plus vives sur le sort des prisonniers. MM. les ingénieurs soutiennent le zèle des ouvriers ; ils excitent leur énergie en main-

tenant parmi eux l'espoir du succès. Enfin, dans la nuit du 5 février, sur les quatre heures du matin, un coup de pic résonne dans le On se figure la joie vide; deux voix répondent de tous : les malheureux Grégoire et Bonnard vont ktre rendus à la vie. D'autres périls restaient encore à affronter. On s'y jette avec intrépidité. On arrive près des pri-

sonniers, et on réussit à les sortir de leur tom-

dans d'anciennes galeries incendiées, eut lieu pendant la nuit dans l'une des mines de la concession &Bérard , département de la Loire. Deux ouvriers qui étaient occupés à travailler sans relâche pour

arrèter cet éboulement furent subitement enveloppés par l'air vicié ; ils tentèrent vainement de s'enfuir et restèrent asphyxiés.

Un mineur, le sieur Vidal Vaché, qui se trouvait à l'orifice du puits, ayant entendu leurs cris, se hâta de descendre malgré tous les dangers qui résultaient de la présence du gaz, et fit de grands efforts pour les sauver. M. le ministre de l'intérieur, à qui cet acte de dévouement a été signalé, a, par décision du septembre 1834, arrêté qu'une médaille en argent serait décernée au sieur Vaché.

beau. Il était alors dix heures un quart. Ces infor-

tunés étaient restés jusqu'à ce moment sans

Un éboulement a eu lieu, le 18 décembre 1837,,