Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 312]

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622 EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR il était contigu à l'atelier auquel il communiquait

par une porte. L'effort s'est porté du côté de la cour ; il ne reste pas vestige du hangar ; le mur d'un mètre n'a pas

souffert, non plus que la cheminée, et rien n'a été projeté du côté de l'atelier, où se trouvaient en ce moment une vingtaine d'ouvriers, l'expansion de la Vapeur y a seulement enfoncé quelques vitrages. La chaudière portait tous les appareils de sûreté prescrits par les ordonnances ; le sieur Stolz nous a

affirmé qu'il les avait fait jouer le matin même, et nous n'avons, comme on Ise verra plus loin, aucune raison de douter de ce fait. Elle était pleine d'eau au moment de l'explosion : les cendres délayées qui la couvrent, et les éclaboussures d'eau

et de boue qui ont inondé les murailles et les ruines du fourneau, en sont la preuve. La chaudière a été évidemment soulevée et renversée sur les ruines du fourneau. Ce mouvement s'explique facilement par la force verticale de réaction développée de bas en haut au moment de la déchirure, qui a commencé, comme on le verra plus loin, suivant la génératrice inférieure du cylindre. L'arrachement suit à peu près cette génératrice entre les deux tubulures n'atteint pas tout à fait la tubulure la plus rapprochée du foyer, contourne l'autre, et vers les deux extrémités remonte en biais. Le lambeau de tôle détaché ainsi, equi forme presqu'une moitié de la surface du cylindre, est déroulé et entièrement développé; la calotte opposée au foyer est séparée du reste par une dé-. clurure presque circulaire sur les trois quarts de'

on contour. La fig. u, Pl. f711 représente la

disposition des pièces brisées mieux qu'une descrip-

tion ne pourrait le faire.

nUE COQUENA.111)-. A PARIS.

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.-'n examinant la tôle , on reconnaît qu'elle est de très-mauvaise qualité et mal soudée; on suit partout, dans les déchirures, une ligne noire au milieu de son épaisseur; et en beaucoup d'endroits, cette ligne devient une véritable paille dans laquelle on peut faire pénétrer un burin. D'autres pailles de 7 à 8 centimètres de longueur, et qui paraissent traverser 'obliquement la tôle de

l'intérieur à l'extérieur, se montrent également dans la partie du dôme qui n'a pas souffert. Entre les deux tubulures et suivant la génératrice inférieure du cylindre de la chaudière, la tôle est excessivement amincie. Son épaisseur se réduit à rien sur plus de om,4o de longueur, et sur or°,20 au rnoinsil n'y a même pas eu de déchirure

les biseaux tranchants .des parties disjointes

n'étaient pas adhérents entre eux; il y avait une fente ancienne, et depuis longtemps elledonnait passage à un suintement d'eau. Pour arrêter cette fuite, on avait appliqué hué,: rieurement un Morceau de tôle rectangulaire de or°,3o environ de longueur, sur orn,o5 de large, fixé

aux deux extrémités par un boulon seulement sans écrou et vissé dans la tôle amincie. On ne comprend pas le but de ce travail, qui paraît dater d'au moins six mois, et n'était pas plus propre à arrêter la fuite que le tartre même qui se déposait au fond de la chaudière. La machine clu sieur Stolz a un excès de force, et fonctionne habituellement à très-basse pression. On peut seulement s'expliquer ainsi que le géné-

rateur ait résisté plusieurs mois dans un pareil état. Quand une chaudière est éprouvée à la presse hydraulique et que la tôle se fend, la déchirure Tome XII, ,847. 4r