Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 234]

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DISTORIQUE

doute empêché l'irruption des eaux dans la ruine du Martoret, s'il n'avait pas été imprudemment traversé dans presque toute son épaisseur par une galerie. Le creusement du puits du Logis, date de 1795,

et la houille y a été découverte, en 184 à 264 mètres de profondeur. L'extraction du charbon a été opérée d'abord au moyen d'un manége, malgré

grande affluence d'eau qui provenait partie d'une source existant à 6o mètres environ de la surface du sol, partie des travaux intérieurs, et dont le volume s'élevait en 24 heures, à environ 200 hectolitres. Bientôt on fut forcé de suspendre les travaux , et on décida qu'une colonne de pompes aspirantes serait établie dans le puits du la

Logis. Mais les faibles ressources dont disposaient

les extracteurs ne leur permirent pas de lutter longtemps. En désespoir de cause, ils eurent enfin l'idée de recourir à la magie. Les excentricités qui. se commirent alors n'eurent d'autre résultat qu'une

perte de temps. On ne tarda pas à renoncer au sortilége et à songer sérieusement aux moyens de

combattre le fléau. Malheureusement on lit de folles dépenses qui devaient encore rester infructueuses. Au lieu d'épuiser les eaux par le moyen d'une machine à rotation, comme cela se fait aujourd'hui, on fit construire un jeu de pompes dont les pistons avaient orn,25 de diamètre, et 2-, 5 de course. Ces poulpes, d'une dimension jusqu'alors inconnue, étaient mues par une machine à vapeur dont le cylindre avait 2 mètres de diamètre. Sans doute une aussi puissante .machine aurait pu suffire, et bien au delà, pour extraire les eaux; mais on n'avait pas réfléchi que le puits du Logis n'avait que 1"',75 à 2 mètres d'ouverture, qu'il n'était pas

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vertical et présentait des surplombs en plusieurs points : circonstances qui tendaient nécessairement à entraver à chaque instant la marche de la machine, laquelle devait, au contraire, eu égard à ses gigantesques proportions, rester indéfiniment établie à l'orifice du puits et fonctionner sans discontinuité. Les .exploitants ayant reconnu leur erreur, voulurent rompre le marché, prétendant que la pompe ne remplissait pas les conditions exprimées par le traité passé avec le constructeur. Le jeu de la machine fut dérangé on ne sait comment, et enfin l'affaire fut portée devant les

tribunaux. Des experts firent de longues expériences sur le produit des eaux élevées par la pompe, et après bien des discussions, il fallut en venir à un accommodement. Cette machine est restée longtemps dans l'inaction, et a été définitivement, démontée pour faire place à celle qui sert actuellement à l'extraction. Elle a trompé le corps d'armée autrichien qui, en 1814, croyait conquérir une fonderie de canons, en voyant de loin de nombreux tuyaux ressemblant à autant de pièces

Le puits du Logis a été remis en activité en 1818, et l'épuisement des eaux a pu avoir lieu facilement par la machine à rotation qu'on y avait placée.

Les puits du Pré et du Logis communiquent entre eux directement par la grande masse, depuis 18o8. Le second n'a été approfondi jusqu'à la bâtarde qu'en 1841; aussi n'est-ce que depuis cette époque qu'il est en communication avec le puits du Pré par cette couche. Le puits du Pré a été creusé en u8ot. B a ren!contré la grande masse en i8o6, à 231 mètres du