Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 158]

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PRINCIPES A SUIVRE 314 de finir par trouver la récompense de ses sacrifices, pourvu qu'il persévère.

Comment, en effet, serait-on en droit de prétendre à cette confiance absolue (1) qu'on exige au nom de la théorie, si l'on ne se sentait pas en mesure de soutenir qu'un mécompte est impossible? Bareté des mines Or, je vais prouver que, parmi les mines métal ranalliques exntoitéesavec pro- ilq"eS celles qui sont exploitables avec profit sont fit.

En France.

très-rares. Cette preuve me suffirait, à défaut d'autre, pour convaincre de la possibilité des mécomptes et, par suite, pour légitimer le système que j'oppose à celui qu'on est en droit de déduire des principes que j'ai cités. Sur près de 5oo gîtes reconnus ou exploités en France, à différentes époques, pour plomb, cuivre, argent ou or, sans parler des autres métaux, 25-

au plus subsistent aujourd'hui. Sur too , 95

sont abandonnés après avoir donné lieu à des dépenses plus ou moins considérables. Si l'on attribue cet abandon à l'ignorance des anciens, aux guerres civiles, ou à d'autres causes étrangères à la valeur intrinsèque des gîtes, je me

bornerai à considérer les 20 dernières années. Pendant cette période et en ne tenant compte toujours que des métaux nommés- ci-dessus, 5o concessions ont été obtenues et 2 seulement don-

DANS LA POURSUITE DES GITES MÉTALLIFÈRES. 315

rance , qu'entre les mains des populations de la Saxe et du Harz, nombre de ces mines seraient encore prospères?Voyons ce qui se passe autour de Freiberg , cette capitale du monde minéralogique, comme d'Aubuisson l'appelle. Je trouve d'abord le fait suivant, quefemprunte à l'Histoire des mines de Freiberg , par d'Aubuisson lui-même : « Dans la partie Sud du district, sur plusieurs centaines de filons occidentaux que

En Saxe.

l'on a traversés, il n'y en a peut-être pas deux assez riches en métal, pour suffire aux frais d'une exploitation. Au Nord de la ville, au contraire, on a des travaux assez importants sur cette espèce de filons (1). » Veut-on des chiffres plus positifs? Le même auteur , passant en revue tous les filons de cette localité, qui , depuis plus de six siècles, ont, à différentes époques , donné des produits notables , nomme que 42 mines, dont quelques-unes, en petit nombre paraissent , il est vrai , comprendre plus

d'un filon. Or le nombre total des filons connus autour de Freiberg dépasse 900. C'est M. Burat qui le dit (2). Voilà donc encore cette proportion' de i sur 20 que j'ai trouvée pour la France (3). Je la retrouve aussi pour le Harz. En 1776, jars disait : « D'environ 5o mines qui sont encore ex--

nent des produits : ce sont les concessions de PontGiba ud dans le Puy-de-Dôme, et de Lacoste dans le Gard (2). Ici , sur loo , 96 sont improductives. Dira-t-on que notre nation manque de persévé-

Histoire des mines de Freiberg, t. II , p. 23. Traité de la recherche, etc. 20 édition , p. 162. L'ouvrage de d'Aubuisson date de 1809. Un demisiècle avant, dans toute l'étendue des districts de Frei-

De la continuité des gîtes métallifères, p. 35. Voir les Comptes rendus des travaux des ingénieurs au corps royal des mines année 1845.

berg , sur 193 mines exploitées et 31 autres dont le travail était suspendu, 11 seulemeni donnaient des produits supérieurs aux.dépenses , 19 étaient au pair, toutes les autres étaient en perte. (Voyages métallurgiques de Jars et Du-

hamel, t. III, p. 394.)

Tome XII, 1847.

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Dans le Harz