Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 139]

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276 CONSTITUTION MINÉ,RALOGIQUE ET CHIMIQUE

plusieurs reprises par M. G. Rose sous le nom de talc et de substance stéatiteuse vert-noirâtre. Enfin, pour compléter la ressemblance entre le porphyre de Bel fahy et les porphyres pyroxéniques de l'Otiral étudiés par M. G. Rose, il faut observer qu'ils passent au spilite, et que près de Kuschvvinsk;

ainsi que sur les bords de la Tura, ils sont accompagnés de brèches et de conglomérats.

Égypte. Lefebvre, envoyé en Egypte par l'administration.

du :Jardin-du-Roi et qu'une mort malheureuse est venue arrêter dans son voyage, a recueilli dans

les diverses portions de l'Égypte qu'il a parcourues des collections très-complètes et très-riches, dont l'étude m'a présenté le plus haut intérêt à cause des nombreux échantillons de mélaphyre qu'elles renferment. Cette roche paraît être très-développée sur la route de Kené à Koseïr et dans les monts El Guet-

tar et Doukane-: la collection de Lefebvre offre à peu près toutes les variétés des Vosges. On obse rve les cristaux de labrador maclés et accolés comme nous l'avons décrit antérieurement, mais, en général , les cristaux de labrador ne sont pas nettement séparés de la pâte, dont la couleur varie ordinairement du Vert au violet. Un échantillon, de la montagne de Doukane , m'a paru renfermer

de l'amphibole fibreuse surmontée par le biseau correspondant à la forme du pyroxène, c'est-à- dire de l'ou t'alite. A 28 heures de Koseïr et au commencement de

.la vallée El Kelèche , se trouve une variété qui

DES ROCHES DES VOSGES.

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ne ressemble à aucun des mélaphyres que j'ai eu l'occasion d'observer jusqu'ici ; sa pâte est d'un noir très-foncé, comme celle de certains basaltes ou d'un pechstein; elle contient des cristaux très-

nombreux de labrador maclés, ayant plusieurs centimètres de longueur sur environ 1/2 centimètre de largeur, et qui sont eux-mêmes colorés en noir foncé par la matière qui forme la pâte; on y observe, de plus, quelques cristaux de pyroxène;

ce porphyre, qui est remarquable par sa belle structure porphyroïde, pourrait en quelque sorte, sous le rapport de ses propriétés physiques, être considéré comme une des roches qui forment la transition du mélaphyre au basalte, et Lefebvre lui donne le nom de porphyrebasahotde. Plusieurs variétés du mélaphyre d'Egypte sont

à pâte grenue, d'autres ont des cavités qui les font passer au spilite , et elles ressemblent d'une manière remarquable à celui des Vosges; les cavités sont souvent remplies par de la chaux car-

bonatée, blanche, spathique. Quant aux amygdaloïdes , elles sont toujours formées de quartz, d'épidote, de chaux carbonatée et de chlorite ferrugineuse, ces minéraux étant groupés deux à deux ou de toute autre manière et disposés suivant des lignes concentriques qui se succèdent dans

le même ordre que dans le porphyre des Vosges. Au sommet de la montagne de Doukane on trouve des amygdaloïdes de quartz hyalin qui atteignent quelquefois la grosseur du poing. De même que dans les Vosges, tous ces méla-

phyres prennent, par l'altération à l'air, une teinte brune indiquant qu'ils renferment en combinaison une certaine quantité de manganèse. La présence de brèches sur la route de Kené à