Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 99]

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CONSTITUTION MINÉRALOGIQUE ET CHIMIQUE

pés d'études spéciales relatives à la constitution minéralogique et chi/nique des roches, la solution du problème n'est pas plus avancée et ces rochés ne cessent pas d'être complétement inconnues; on sait seulement qu'elles existent dans plusieurs contrées différentes.

Depuis deux années, je me suis livré à des recherches de minéralogie chimique sur les roches

des Vosges, et sans m'arrêter ici à exposer le but d'ensemble dans lequel elles ont été entreprises (i), je vais lire connaître d'une manière Marche suivie.

très-sommaire la marche qui a été suivie. Je ne me suis pas attaché à étudier ces roches

dans un ordre déterminé, par exemple d'après leur ordre d'ancienneté car les données qu'on possède jusqu'à présent sur les roches des Vosges sont assez vagues et la suite de ce travail contribuera sans doute à jeter du jour sur cette question

en permettant de les rapprocher de roches dont l'âge ést connu par leur gisement dans d'autres pays. Si on considère, par exemple, les porphyres des Vosges en particulier, on reconnaît facilement qu'il y en a plusieurs espèces différentes qui percent le terrain de transition et qui le relèvent ; les uns peuvent donc lui être contemporains, les au tres postérieurs, mais quels sont les termes de la série des roches stratifiées entre lesquels ils ont apparu, c'est un problème dont l'étude des Vosges ne me semble pas donner toujours la solution; toutefois

la nature minéralogique et la composition chimique de ces porphyres étant connue et bien dé(1) Le lecteur trouvera de plus grands détails à cet égard dans le Bulletin de la Société géologique de France de 1847.

DES ROCHES DES VOSGES.

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finie, il sera possible de les retrouver, dans d'autres

chaînes de montagnes, dans des relations qui détermineront leur âge. Comme plusieurs roches des Vosges ont reçu des divers géologues qui se sont occupés de leur étude des noms différents ou même contradic toires , autant que possible je les désignerai par la localité dans laquelle elles présentent le type le plus remarquable ; je ferai connaître en regard leur synonymie. Pour fairel'étude dechaque roche,j'en ai recueilli

moi-même une série d'échantillons qui ont été pris sur divers points de la chaîne des Vosges et je

me suis attaché d'abord à l'examen des types les mieux définis, dans lesquels les cristaux étaient nettement séparés et qui ne présentaient pas de passages aux roches environnantes; puis j'ai étudié la roche dans ses diverses dégradations et enfin

lorsqu'elle prenait une texture grenue. Il est trèsavantageux pour ces recherches minéralogiques,

ainsi que l'a signalé M. Brongniart, d'avoir recours à la calcination, ce qui, en apportant une différence tranchée dans la couleur des minéraux constituants, permet souvent de les reconnaître plus facilement (1). Quand les cristaux étaient distincts, j'ai séparé successivement ceux des minéraux qui entraient dans la composition dela roche en la brisant et en faisant, avec beaucoup de soin, un triage mécanique à la loupe et au besoin à l'aide de l'augette, d'après la méthode proposée par MM. Cordier et Berthier : lorsque la pâte avait une texture cris(1) Brongniart. Dict. d'hist. nat., t. 46, p. 28.