Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 59]

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SUR LES C:LAC1ERS DU NORU

La tendance à l'expansion est en rapport avec la formation des crevasses rayonnantes etla disposition en éventail que présentent à leur extrémité le glacier du Rhône et plusieurs autres ; elle contribue aussi à l'élargissement des moraines médianes. Ces observations ne sont point en contradiction, comme

on pourrait le croire, avec le fait que beaucoup de glaciers ne paraissent pas s'élargir sensiblement à leur extrémité, bien qu'ils se terminent sur un espace très-étendu; ces glaciers n'en ont pas moins une tendance expansive et tracent des stries plus

ou moins divergentes; seulement les causes de chaleur produisent une fusion énergique sur tout leur contour et les empêchent de s'étendre, toutefois en laissant leur extrémité prendre une forme arrondie. D'ailleurs les phénomènes d'expansion que l'on observe à l'extrémité des glaciers doivent se produire clans toute l'étendue de leur

trajet ; en effet, là où leur lit s'élargit, ils s'étendent de manière à en occuper presque toute la largeur et à creuser des stries divergentes; au contraire , là où leur lit se resserre, ils s'amincissent et alors leurs sulcatures doivent affecter un certain degré de convergence. Autour des glaLes flancs des hautes montagnes qui environeie"flancs du Justedal les des

nent les glaciers du Justedal diffèrent beaucoup montagnes sont par leur physionomie des rochers érodés et polis

erlugrun

eexteedpet-é,-

entourent plusieurs des grands glaciers dans

dans la partie la les Alpes, tels que celui de l'Aar,, du Rhône, etc. plus basse. On n'y aperçoit pas de traces bien marquées d'usure ou de polissage, leur surface est rugueuse et décharnée, etsur leurs pentes on voit d'immenses talus d'éboulement; c'est seulement clans le fond des vallées

que la roche est polie, les stries anciennes se mon-

trent rarement à plus de 150 ou zoo métres au-

ET DU CENTRE DE L'EUROPE

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dessus du lit du fleuve (0. Mais en Suisse, sur les -flancs des montagnes, on voit les sulcatures s'étendre jusqu'à la région ries névés ; c'est seulement au-dessus de la limite des neiges perpétuelles que la crête des montagnes est raboteuse et présente des arêtes et des pics aigus.

Remarques sur les effets des glaciers actuels comparés aux phénomènes erratiques. J'ai décrit fidèlement les caractères des sulca- Des érosions turcs que les glaciers de la Norwège ont tracées à danAsal:Igatices aseeellues la surface des rochers : quoique je sois peu porté vent'êtreprroPdni-

à admettre l'immense extension que beaucoup deu teasdi n'asti a tpr ae ? géologues veulent attribuer aux glaciers d e la e g s période a n téhumaine , surtout quand il s'agit d'en m déduire l'explication des phénomènes erratiques

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de la Scandinavie , je reconnais néanmoins que les érosions des glaciers actuels ont une assez grande

analogie avec celles qu'ont produites les agents erratiques, et c'est cette ressemblance, habilement mise en lumière par MM. Agassiz , de Char-

pentier, Forbes , etc., qui a conquis un grand nombre de partisans à la théorie glaciaire. Mais ces effets mécaniques sont-ils exclusivement

propres aux glaciers? N'y a-t-il pas d'autres agents qui puissent en produire' ci analogues? Toutes les (1) Je ne prétends pas conclure que la zone sur laquelle se sont développés les agents erratiques du Justedal avait seulement une élévation de 200 mètres ; car en divers endroits, ainsi près du lac de Stygge, à l'extrémité de l'une des branches du Justedal, j'ai vu des stries à une altitude de plus de 1.200 mètres au-dessus de la mer. Il est possible que les traces du phénomène erratique aient été en grande partie effacées sur les flancs de la vallée principale, par suite des dénudations plus récentes, comme j'ai

reconnu que c'est arrivé dans beaucoup de vallées des Alpes françaises.