Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 33]

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Origine des moraines.

SUR LES GLACIERS DU NORD

ET DU CENTRE DE L'EUROPE.

Phénomènes des moraines.

moyenne de l'année est un peu inférieure à zéro et où la température estivale, au contraire, est un peu au-dessus de zéro ; c'est dans cette zone que

Les glaciers étant animés d'un mouvement continu , transportent avec eux les blocs qui s'ébou-

lent des rochers adjacents et tombent à leur surface; comme les éboulements ne cessent pas de se produire sous l'influence des agents atmosphériques, à mesure que les blocs gisant sur les glaciers sont emportés dans leur mouvement, d'autres viennent tomber à la même place et il en résulte des courants ou de longues traînées de débris, disposées régulièrement surie dos ou sur les bords longitudinaux des glaciers; ce sont les moraines. Lorsqu'il se fait une chute accidentelle de débris du haut d'un rocher qui n'est pas sujet à produire d'éboulement, il en résulte une moraine circonscrite, semblable à une 'de isolée au milieu de la nier de glace ; souvent on a ainsi une série d'îles disposées en ligne droite, parallèlement à l'axe du glacier ; telles sont les moraines du glacier du Sneebâttan , produites par des éboulements qui se sont faits à divers intervalles de temps; on doit attribuer la même origine aux gros blocs que l'on rencontre quelquefois épars çà et là, loin des moraines principales. Cause principale

On est souvent étonné en voyant l'énorme de pierres que charrient les glaciers;

la démolition qua ntité

- rochers. ddese

parmi les causes atmosphériques qui démolissent

les flancs et la crête des montagnes, telles que l'action des eaux, celles de l'électricité, du froid et de la chaleur, etc., la plus puissante, incontestablement, est la force expansive développée par la congélation de l'eau qui a pénétré dans les fissures des rochers. Elle agit avec le plus d'intensité

dans la région des névés, où la température

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les alternances de gelée et de dégelsont le plus fré-

quentes; aussi sur les moraines trouve-t-on habituellement plus de blocs provenant des hautes que. des basses régions. Les contrées polaires, telles que le Spitzberg, Dislocation des

l'île Cherry, etc., correspondent par leur climat à

rdoec hbeiros,

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les la région qu'occupent les névés clans les Alpes et tesqueserlse.ssurrégions les Pyrénées; aussi les rochers y sont disloqués et réduits en fragments à un degré tel, qu'il est diffipc Ootieasi

cile de s'en faire une idée ; les pentes dépouillées de neige sont couvertes d'immenses accumulations de blocs entassés pêle-mêle ; il y en a de tellement gros, qu'on serait tenté de les prendre pour des rochers en place, si on n'examinait avec soin leur contour. Ces amas de débris, offrant l'image du chaos, forment le long du littoral des digues ou remparts qui s'élèvent souvent à plus de 2 oo mètres; ils couvrent le flanc des montagnes, et lorsque l'inclinaison n'est pas très-forte, ils s'étendent jusqu'à leur sommet. Il m'est arrivé plusieurs fois au Spitzberg de gravir péniblement ces talus de blocs et d'atteindre des cimes un peu élevées sans avoir pu trouver la roche en place et non disloquée. Sur les

plateaux de la Norwège dont le niveau moyen se trouve un peu au-dessous de la limite des neiges perpétuelles, j'ai vu de semblables spectacles de

destruction, mais les masses de débris étaient moins considérables, parce que les rochers ne peuvent pas s'ébouler à mesure qu'ils sont réduits en fragments, et les surfaces sont en partie préser-

vées de la démolition par les débris qui les recouvrent.

Tome XII, 1847.

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