Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 19]

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muniiimmum ET DU CENTRE DE L'EUROPE.

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SUR LES GLACIERS DU NORD

desquels ils sont sujets à s'ébouler. La portion des glaciers qui se trouve dans cettezone qu'on nomme la région des névés, est ordinairement beaucoup plus large que celle située au-dessous, et le grand

développement qu'elle offre dans le sens transversal est tout à fait analogue à celui que nous avons signalé en décrivant les dimensions des gla- ciers du Spitzberg. Limite supéil est rare que l'on puisse reconnaître directement rieure des glajusqu'à quelle hauteur se prolongent les glaciers su ciers. périeurs, ou névés, su r le flanc des montagnes ; cette hauteur doit, en raison de l'exposition etde la forme du terrain, subir des variations analogues à celles de la limite des neiges permanentes. Mais on peut

en calculer la valeur moyenne d'une manière approximative : dans les Alpes, 2.700 mètres audessus de la mer, sur la lisière de la zone nivale, la température de l'été est de + 5 à + 6°, et c'est à près de i000 mètres plus haut qu'elle descend à zéro ( en admettant un décroissement de i° par 17o à 175 mètres ). C'est donc au-dessous du ni-

veau de 3.700 mètres que la température estivale se trouve supérieure à zéro, et par suite que la chaleur atmosphérique peut opérer la fusion de la partie superficielle des champs de neige avec assez d'efficacité et pendant un temps assez long pour imbiber la masse sousjacente et rendre possible sa conversion en glace. Conséquemment les glaciers peuvent se prolonger en dessous des tapis de neige jusqu'à une altitude de 3.700 mètres dans

les Alpes (1), mais en perdant peu à peu les ca(I) On voit que l'amplitude verticale de la zone des névés ou glaciers supérieurs est d'environ 1000 mètres ce résultat obtenu par le calcul coïncide à peu près avec celui de l'observation en effet, Hugi évalue à 94.0 mètres, dans rOberland , la différence de niveau qui existe entre le

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ractères de la glace et se confondant insensible-

11 peut se for-

ment. avec la neige durcie et Lassée par la pression. 7,e'ergire:seeiteesPl us haut la surface des champs de neige est en- cimes très-élevés.

core exposée à la fusion par,sui te du rayonnement

solaire qui agit avec beaucoup d'intensité sur les cimes élevées; mais la quantité d'eau liquéfiée sous cette influence est faible, et il s'en évapore une portion notable en raison de la grande sé-

cheresse et de la raréfaction de l'air. Alors les champs de neige n'éprouVent point une imbibition suffisante pour se transformer en glaciers ( , mais la croûte superficielle qui a été liquéfiée pen-

dant le jour regèle pendant la nuit et forme

comme un vernis. C'est ce qui a lieu principalement sur les rochers où dardent les rayons du soleil;

aussi, à de très-grandes élévations, beaucoup de pics se montrent enveloppés d'une croûte de glace, lors même que la neige a de la peine à s'y maintenir. Comme on vient de le voir, la limite des neiges La limite permapermanentes est une ligne remarquable latis plu- neiges nentes sépare la région des névés sieurs rapports; elle sépare deux zones climatériques bien distinctes et se manifeste par l'appa- gdieaclegptnpdrees_

rition des glaciers proprement dits; au-dessous, rimas dits et des

ceux-ci se dépouillent de neige tous les étés, et'aines. c'est alors que se montrent à découvert les moraines ou amas de débris pierreux qui se sont éboulés des rochers adjacents. Dans la région des névés, les crevasses sont rares;

elles sont en partie cachées op. comblées par la neige récente ; leurs parois n'offrent pas un vif sommet et la base des névés, et, d'après M. Martins, cette différence est de 105i. mètres sur le col du Mont-Cervin. (1) Les séracs ou cubes cle glace qu'observa de Saussure lors de son ascension au Mont-Blanc prouvent qu'il peut encore se former des couches de glace à une très-grande élévation.