Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 126]

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EXPLOSION D'UN CALORIFÈRE A EAU CHAUDE

pas d'ailleurs produit de grands dégâts et n'a pas eu en lui-même beaucoup de gravité, car la pièce qui renferme le fourneau est un cabinet noir de 2m,50 environ en tous sens, fermé par des cloisons en bois et en plâtre, et l'expansion de la vapeur n'a dégradé ni ces cloisons fort légères, ni même la porte en sapin très-mince qui se trouvait alors fermée; les vitrages seuls ont été brisés. Il est évident que l'accident de la rue Louis-leGrand est dû à la mauvaise disposition du calorifère qui , de l'aveu même du constructeur, a été établi sans plan et sans surveillance par un ouvrier peu éclairé. Dans les calorifères qui renferment un très-

RUE LOUIS-LE-GRAND, A PARIS.

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l'Une demande en autorisation serait adressée à M. le préfet de police; cette demande déclarerait à quelle pression le calorifère devrait fonctionner. 2° Un plan en double expédition indiquant le8 détails de la circulation serait joint à la demande. 3° Les tuyaux, après l'installation du calorifère, seraient éprouvés sous une charge triple de la pres-

sion maximum qu'ils seraient destinés à supporter.

4° Cette pression maximum serait réglée au moyen d'une soupape établie sur les tubes d'expansion.

petit volume d'eau, passant au milieu de la

flamme dans des tuyaux très-étroits, cette eau , à moins que la circulation soit très-active , se trouve soumise à des températures irrégulières, mais généralement très-élevées. Ces appareils fonctionnent donc en réalité sous une très-forte pression, et s'ils ne causent pas d'accidents, cela tient manifestement à la très-grande résistance des tubes étroits avec lesquels ils sont construits. Rien d'ailleurs, dans un appareil entièrement clos, n'indique ou ne limite la pression. Ces indications seraient plus utiles peut-être pour ce genre de calorifères que pour tous ceux où elles sont exigées.

Le soussigné pense donc que , sans qu'il y ait lieu de prescrire aucune mesure particulière relative à l'accident de la rue Louis-le-Grand, tout calorifère de ce genre, avant de fonctionner, doit être l'objet d'une instruction et d'une autorisation spéciale, et qu'il y a lieu d'imposer à tous ces appareils les mesures de précautions suivantes

(

Observations de M. Combes, ingénieur en chef des mines.

J'ajouterai aux observations contenues dans le rapport qui précède, et dont j'adopte les conclusions, que les calorifères analogues à celui dont il s'agit ici, et qui sont connus sous la dénomination de calorifères anglais, ou du système Perkins, peuvent être considérés comme étant du genre de ceux auxquels s>applique la circulaire de M. le sous- secrétaire d'Etat des travaux publics , du i février 1845. La seule différence essentielle qui existe entre les calorifères Perkins et ceux qui ont motivé principalement la circulaire précitée, consiste en ce que le volume d'eau est beaucoup moins considérable, en même temps que les pressions intérieures sont beaucoup plus fortes dans les calorifères Perkins. Il convient en conséquence, d'assujettir ces derniers au système des autorisations préalables et des me-