Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 106]

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214 EXPLOSION D'UNE CITAUDIÈRE A VAPEUR 8 personnes ont échappé comme par miracle à une

mort presque inévitable. Les deux filles Vandelburke seulement ont été blessées. Celle qui se trouvait en bas a été presque entièrement couverte par la chute d'un mur. Quant à sa soeur, qui

graissait son métier au troisième étage, elle a glissé sur le plancher qui s'affaissait sous elle, et elle était menacée d'être écrasée par un tambour, quand le rattacheur' du premier est venu la secourir. Heureusement ces deux filles n'ont été qu'assez légèrement blessées 'a la jambe. La secousse qu'a éprouvée le père Vandelburke l'a enentraîné jusqu'au premier. Le propriétaire et son

fils ont été couverts de débris provenant de la cloison qui les séparait du séchoir voisin ; mais ils

ont été protégés -par les sommiers qui supportaient les planchers. Ces sommiers n'ont cédé en effet que d'un côté, par suite de la chute du mur donnant sur la cour, et ils sont restés ancrés à la façade, empêchant ainsi les étages supérieurs de tomber complétement. Maintenant que nous avons rapporté tous les faits résultant de l'explosion, venons aux causes qui ont pu la produire. Il est toujours assez difficile de connaître avec précision les causes réelles d'un semblable accident, surtout lorsqu'on ne peut

recourir au chauffeur pour obtenir tous les renseignement désirables. Toutefois , je crois avoir été assez éclairé par les circonstances qui ont précédé l'explosion, par l'examen que j'ai fait des différentes parties de la chaudière, et enfin par les conditions dans lesquelles celle-ci se trouvait établie pour pouvoir assigner les causes les plus

probables qui ont pu donner lieu à l'accident du 18 janvier.

A ROUBAIX (NORD).

215

Le générateur du sieur Vanmullem est indiqué sur l'état des appareils à vapeur comme desservant une machine à haute pression de la force de 2 chevaux, destinée à mettre en mouvement des

métiers à retordre le coton. Cette machine , qui faisait, en effet, mouvoir 8 métiers de 216 broches

chacun, a été autorisée par arrêté du préfet, en date du 14 juin 1842, et a été livrée avec la chau-

dière par un nommé Rob , de Gand. Elle a été mise en activité le 15 janvier 1841 , et la chaudière a subi l'épreuve légale pour 5 atmosphères le 14 mai suivant. Celle-ci fonctionnait donc depuis 6 ans. Elle avait aussi servi pendant un an avant que M. Vanmullem en fît l'acquisition. Sa consommation en combustible était de 3 hectolitres de 7 heures du matin à io heures du soir. Cette chaudière était cylindrique, en tôle, sans bouilleurs et avait les dimensions suivantes 2m,80 Longueur. orn,78 Diamètre intérieur. . . D'où l'on déduit pour sa capacité: C."',215. Elle appartenait donc à la troisième catégorie des appareils à vapeur, et devait présenter une surface de chauffe d'environ 4m."',57.

Les appareils de sûreté dont elle était munie

consistaient en deux soupapes juxtaposées l'une à l'Autre et placées sur la feuille de tôle A; un flotteur d'alarme adapté à là même feuille près des soupapes; i flotteur ordinaire et i manomètre à air comprimé. Les soupapes avaient 3 centimètres d'ouverture et reposaient sur leur siége par un anneau conique

très-large qui portait leur diamètre extérieur à 4 centimètres.

Elles étaient chargées par l'intermédiaire de